Les conservateurs allemands ont élu, samedi 22 janvier, à une large majorité Friedrich Merz, ancien rival d’Angela Merkel, comme nouveau président, avec la tâche de redresser un parti laminé depuis sa défaite aux législatives.
Les quelque 980 délégués de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), réunis en congrès par visioconférence en raison de la pandémie, ont voté à près de 95 % en faveur du député de 66 ans – seul candidat et déjà désigné en décembre comme favori par les membres du parti. Friedrich Merz, qui avait tenté sans succès d’accéder à ce poste à deux reprises au cours des dernières années, s’est déclaré « profondément ému » par ce plébiscite.
Tenant d’un retour à une ligne conservatrice traditionnelle, après les années de centrisme d’Angela Merkel, il va devoir relancer une formation en crise profonde depuis son échec retentissant aux élections législatives du 26 septembre, où elle a essuyé le plus faible score de son histoire. Cette piètre performance avait poussé le dirigeant sortant et candidat malheureux à la chancellerie, Armin Laschet, à remettre son mandat en jeu.
Samedi, M. Merz a appelé le parti à resserrer les rangs. « Nous devons être une opposition forte. Nous voulons gagner les élections dans les Länder », a-t-il lancé, en référence à plusieurs scrutins régionaux prévus pour cette année dans le pays.
Volonté de rompre avec les années Merkel
Après seize ans passés à diriger l’Allemagne, la CDU a entamé une cure d’opposition pour les quatre prochaines années, face au gouvernement formé par les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz avec les écologistes et le parti libéral. Le nouveau chef des conservateurs s’en est pris à M. Scholz, qu’il a accusé d’inaction aussi bien dans le débat sur la vaccination obligatoire contre le Covid-19 qu’au sujet de la crise en Ukraine.
Sans avoir attaqué frontalement l’ex-chancelière, Friedrich Merz ne fait pas mystère de sa volonté de rompre avec les années Merkel. Leur rivalité remonte au début des années 2000, quand Angela Merkel, alors présidente de la CDU, l’avait écarté du poste stratégique de la présidence du groupe parlementaire.
En 2009, il s’était retiré complètement de la vie politique, et reconverti dans la finance. Avocat au sein d’un grand cabinet d’affaires à Düsseldorf, il avait alors accumulé les millions et les postes d’influence dans de grandes entreprises allemandes. Propriétaire de deux avions – dont un qu’il pilote lui-même –, il a renoncé l’an dernier à ses fonctions au sein de Blackrock, l’un des plus gros gestionnaires d’actifs au monde, à la réputation sulfureuse.
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