Au terme d’une année faste qui a vu sa production doubler pour frôler le million de voitures, Tesla doit faire face au durcissement du conflit qui l’oppose aux autorités américaines de sécurité routière. Depuis plusieurs mois, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration), l’agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, multiplie les enquêtes et les mises en garde à propos du controversé système de conduite automatisée, baptisé Autopilot, qui équipe les véhicules de la firme d’Elon Musk.
En novembre, elle a été saisie de la plainte d’un conducteur californien d’un Model Y. Le système d’assistance à la conduite aurait – malgré ses tentatives de reprendre le contrôle – engagé la voiture sur la mauvaise voie, provoquant une collision frontale, sans faire de blessé. Cet automobiliste utilisait la version la plus élaborée du logiciel, dite « full self-driving » (« conduite autonome intégrale »), confiée à des clients triés sur le volet pour jouer le rôle de bêta-testeur.
En août, la NHTSA avait déjà lancé des investigations après avoir recensé une douzaine de collisions (qui ont fait 17 blessés et un mort) impliquant des Tesla ayant percuté des véhicules de sécurité stationnés sur le bas-côté. Autre point de friction, une fonctionnalité permettant de faire apparaître des jeux vidéo ou de surfer sur Internet via le vaste écran de la planche de bord pendant que la voiture est en mouvement. Une fonction finalement désactivée fin décembre sur injonction des autorités.
Encadrer les expérimentations
Selon la NHTSA, qui a obtenu le rappel de 12 000 véhicules en raison du signalement de freinages inopinés (« freinages fantômes », phénomènes qui concernent aussi d’autres constructeurs), Tesla va trop loin, trop vite et contourne les procédures réglementaires. Pour être autorisés, rappelle-t-elle, les tests de véhicules autonomes doivent répondre à un protocole prévoyant notamment la présence d’un conducteur. Le 7 janvier, l’Etat de Californie, qui avait dans un premier temps donné son aval à Tesla, a annoncé qu’il allait reconsidérer ce feu vert, évoquant la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos mettant en évidence une série de dysfonctionnements.
Ce bras de fer intervient alors que, depuis la prise de fonction de Joe Biden, en janvier 2021, la politique en matière de sécurité routière a évolué aux Etats-Unis, où la mortalité routière n’a cessé d’augmenter (36 680 tués en 2020, le pire bilan depuis 2007, et plus de 20 000 lors des six premiers mois de 2021). Désormais, le gouvernement veut encadrer plus strictement les expérimentations.
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