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A Kaboul, la répression s’accentue contre les militantes afghanes

A à Kaboul, le 16 janvier 2022, des femmes manifestent pour les droits des femmes. WAKIL KOHSAR / AFP

Les nuits des militantes des droits des femmes en Afghanistan sont désormais courtes et angoissantes. Le 19 janvier, au moins deux jeunes Afghanes actives dans les manifestations contre les talibans, revenus au pouvoir le 15 août 2021, ont été arrêtées chez elles à Kaboul. L’une d’elles, Tamana Zaryab Paryani a filmé le moment où les talibans étaient derrière sa porte et essayaient, en mettant des coups de pieds, d’entrer alors que la jeune femme, effrayée, criait : « Mes sœurs sont à la maison. Revenez demain ! Au secours ! »

Cette vidéo, envoyée par la jeune Afghane à ses amies, a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. Tamana Zaryab Paryani a ensuite envoyé une bande de son dans laquelle elle explique que les talibans ont cassé une première porte et qu’ils étaient à deux doigts de faire irruption chez elle. Depuis, plus personne n’a de ses nouvelles. Selon certains témoignages, ses trois sœurs, présentes dans l’appartement au moment de l’assaut, auraient, elles aussi, été arrêtées. Idem pour la militante Parwana Ibrahimkhel, ancienne étudiante en journalisme et une figure connue de la protestation contre les nouveaux maîtres du pays.

Les deux femmes avaient notamment participé, avec une vingtaine d’autres Afghanes, à une manifestation, qui s’est tenue le 16 janvier dans la capitale, pour protester contre le meurtre et la disparition de femmes depuis la prise du pouvoir par les talibans, ainsi que contre les tentatives de ces derniers de rendre obligatoire le port de la burqa, tissue couvrant tout le corps qui ne laisse qu’une ouverture en maille pour les yeux. Lors de cette manifestation, une femme portait une burqa blanche avec des taches rouges, représentant l’assassinat de femmes depuis la chute de Kaboul. Ensuite, une manifestante a enlevé la burqa et l’a jetée par terre. D’autres ont marché dessus en scandant : « Non au hijab obligatoire ! » Cet incident, filmé et relayé sur les réseaux sociaux, sert depuis de prétexte aux talibans et à leurs soutiens pour présenter les femmes contestataires comme anti-islam.

Menaces

Le porte-parole de la police des talibans à Kaboul, le général Mobin Khan, a tweeté que la publication de la vidéo de Paryani était un « drame fabriqué ». De son côté, le porte-parole des services de renseignement talibans, Khalid Hamraz, a, dans un tweet lui aussi, dénoncé ceux qui insultent « les valeurs islamiques et afghanes », « en calomniant les forces de sécurité », dans le but de préparer leur demande d’asile politique à l’étranger.

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Source

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