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Assaut du Capitole : la Cour suprême désavoue Donald Trump

La Cour suprême, à Washington, le 14 janvier 2022. Huit juges sur neuf ont rejeté la tentative de Donald Trump de maintenir la confidentialité sur ses archives concernant la journée du 6 janvier 2021. MANDEL NGAN / AFP

La lumière va pouvoir être faite sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut du Capitole. La Cour suprême a ouvert la voie, mercredi 19 janvier, au transfert de documents liés aux agissements de l’ancien président des Etats-Unis à la commission d’enquête parlementaire sur les événements du 6 janvier 2021.

La plus haute juridiction des Etats-Unis a rejeté, à une majorité de huit juges sur neuf, la tentative du magnat de l’immobilier de maintenir la confidentialité des archives de la Maison Blanche dans un court arrêt, qui n’explicite pas ses motivations.

Ces centaines de pages de documents incluent entre autres les listes de personnes lui ayant rendu visite ou l’ayant appelé le 6 janvier 2021, ainsi que des notes prises lors de ces échanges.

La décision de la Cour suprême représente une victoire considérable pour la « commission spéciale » de la Chambre des représentants, qui est engagée dans une véritable guérilla judiciaire avec l’ancien président et ses proches.

Les membres de la commission, majoritairement démocrates, cherchent à déterminer le rôle du milliardaire républicain dans l’attaque de milliers de ses partisans sur le siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire de son adversaire démocrate, Joe Biden, à la présidentielle.

Ils mènent une course contre la montre car ils veulent à tout prix publier leurs conclusions avant les élections législatives de mi-mandat, dans moins d’un an, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer leurs travaux.

« Les présidents ne sont pas des rois »

Avocats de l’ancien président, conseillers, ex-chef de cabinet, porte-parole… Depuis des mois, la commission multiplie les assignations à comparaître dans son entourage, sans succès jusqu’ici. Parmi les derniers convoqués, figure l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, un fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, qui l’avait soutenu dans sa croisade post-électorale.

Donald Trump, qui reste central dans son camp et n’exclut pas de se représenter à la présidentielle de 2024, dénonce un « jeu politique » et tente de bloquer les efforts de la commission.

Pour ce faire, il a notamment invoqué une prérogative du pouvoir exécutif qui permet de protéger la confidentialité des communications entre ses membres. Pour lui, elle s’applique même aux anciens présidents.

Les tribunaux fédéraux ont toutefois rejeté ses demandes, en soulignant que le pouvoir exécutif actuel avait renoncé à user de cette prérogative et autorisé la transmission de ses archives au Congrès.

« Les présidents ne sont pas des rois et le plaignant n’est pas président », avait notamment jugé la magistrate Tanya Chutkan dans la décision de première instance, confirmée ensuite en appel.

La Trump Organization dans la tourmente

La Cour suprême, qui compte pourtant trois magistrats sur neuf nommés par Donald Trump, a validé ces jugements. Seul le juge conservateur Clarence Thomas a fait savoir qu’il lui aurait donné satisfaction.

Dans un dossier judiciaire distinct, l’ancien président a également vu le ciel s’assombrir. Mardi soir, la procureure générale de l’Etat de New York a annoncé avoir « mis au jour des preuves » de pratiques fiscales « frauduleuses » au sein de la Trump Organization.

Dans un document de plus de cent pages, Letitia James l’accuse, ainsi que deux de ses enfants, d’avoir mal valorisé certains de leurs actifs pour en tirer un « avantage économique ». Selon elle, il aurait sous-estimé des biens auprès du fisc pour payer moins d’impôts et les aurait au contraire surestimés auprès des banques pour obtenir des prêts.

Le Monde avec AFP

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