La Bourse de New York a terminé dans le rouge à l’issue d’une séance volatile mercredi, après déjà de fortes pertes la veille en réaction à la montée des taux obligataires qui ont mené le Nasdaq en zone de correction.
Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones a lâché 0,96% à 35.028,65 points. Le Nasdaq, à forte concentration technologique, a perdu 1,15% à 14.340,25 points et le S&P 500 0,97% à 4.532,76 points.
Après une sévère chute mardi surtout provoquée par le secteur technologique, plus sensible aux taux d’intérêt, les indices avaient pourtant commencé la séance sur un rebond.
Mais cet élan n’a pas tenu. D’une part, le Nasdaq a poursuivi sa décrue, rétrogradant dans une zone de correction, puisque l’indice a perdu plus de 10% depuis son dernier record il y a deux mois pile.
D’autre part, le Dow Jones, où les actions de l’économie classique dites « de valeur » ont plus de poids, a lui aussi piqué du nez, les investisseurs cherchant des prises de bénéfices.
Les rendements obligataires sur les bons de Trésor américain à 10 ans qui avaient fortement grimpé la veille, jusqu’à 1,90% durant la nuit, se sont stabilisés à 1,84%.
« Beaucoup d’actions qui s’étaient très bien comportées ces dernières semaines, comme l’alimentation, l’énergie, le secteur financier, sont victimes d’essoufflement », a commenté Tom Cahill, principal stratège en gestion de portefeuille pour Ventura Wealth Management.
« On a parié très fort sur ces titres mais, alors que les taux obligataires se stabilisent, on assiste maintenant à certaines prises de bénéfices dans ces actions de valeur », a poursuivi l’analyste.
Les bons résultats trimestriels annoncés par les groupes bancaires Bank of America (+0,41%) et Morgan Stanley (+1,85%) ou encore par le géant des produits de grande consommation Procter and Gamble (+3,36%) n’ont pas réussi à susciter la bonne humeur des investisseurs.
Bank of America a dégagé un bénéfice trimestriel en hausse de 30%, porté par ses activités de banque d’affaires et de gestion d’actifs, ainsi que par la bonne santé financière de la majorité de ses clients de banque de détail.
Malgré un chiffre d’affaires un peu inférieur à celui du trimestre précédent, Morgan Stanley a affiché un bénéfice supérieur aux prévisions des analystes.
Les deux banques ne semblent pas avoir connu la hausse de la masse salariale qui a pénalisé Goldman Sachs et JPMorgan Chase, dont les résultats, malgré tout excellents, avaient été sanctionnés par Wall Street la veille et encore mercredi. Wells Fargo s’est délesté de 1,98%, JP Morgan de 1,55% et Goldman Sachs de 2%.
Procter and Gamble a pour sa part revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l’exercice comptable 2022 grâce à une forte demande et à la hausse de ses prix.
Hormis les produits de consommation et les services d’utilité publique, tous les secteurs du S&P ont fini en perte, à commencer par les financières (-1,65%) et les technologies de l’information (-1,37%).
Au sein des actions de valeur ayant suscité des prises de profits, les groupes automobiles ont souffert comme Ford (-7,92% à 22,45 dollars) ou General Motors (-4,34% à 56,24 dollars) ou même Boeing (-3,12% à 217,08 dollars).
Le dollar s’est légèrement replié face à l’euro après avoir fortement progressé la veille, à cause des craintes d’une politique monétaire de la Fed plus agressive qu’anticipé pour lutter contre l’inflation.
Le Comité monétaire de la banque centrale américaine se réunit la semaine prochaine et devrait donner des indications sur la voie qu’elle va suivre pour relever les taux.
Les prix du pétrole brut en revanche ont poursuivi leur course en avant, frôlant les 90 dollars pour le baril de Brent, un plus haut depuis octobre 2014.
Sur le plan des données économiques, la remontée des mises en chantier de logements neufs à 1,702 million en rythme annuel pour décembre, plus que prévu, a un instant aidé les indices à se redresser en première partie de séance.
Illustrant la correction que subit le Nasdaq, des titres vedettes comme Apple (-2,10% à 166,23 dollars) ou Tesla (-3,38% à 995,65 dollars) ont fortement chuté.
Dans le sillage de leur dégringolade à Tokyo, les titres Sony ont glissé de 5,01% à 110,04 dollars à New York, au lendemain de l’annonce du rachat par Microsoft, son rival dans le secteur du jeu vidéo, de l’éditeur Activision Blizzard pour un montant record de presque 69 milliards de dollars.
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