Publié le : 19/01/2022 – 17:38
Détenu en Iran depuis plus d’un an et demi, Benjamin Brière comparaîtra, jeudi, devant un tribunal révolutionnaire. Accusé d’espionnage et de propagande contre le régime, il dément les faits qui lui sont reprochés, a annoncé, mercredi, son avocat dans un communiqué.
Le Français Benjamin Brière, accusé d’espionnage et détenu en Iran depuis plus d’un an et demi, va comparaître, jeudi 20 janvier, devant un tribunal révolutionnaire, a annoncé, mercredi, l’un de ses avocats.
Arrêté en mai 2020, il avait entamé, fin décembre, une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention. Il est « très affaibli », selon Maître Philippe Valent.
Il va comparaître « après plus d’un an et demi de détention, sans avoir accès ni au dossier d’accusation, ni à aucun droit élémentaire à se défendre. À bout de forces, il ne connaît rien non plus des conditions dans lesquelles va se tenir cette audience », selon l’avocat.
Benjamin Brière, 36 ans, qui s’est toujours présenté comme un touriste et dément les accusations d’espionnage, a été arrêté pour avoir pris « des photographies de zones interdites » avec un drone de loisir dans un parc naturel en Iran. Il est détenu dans la prison de Valikabad, à Mashhad (nord-est). L’espionnage est passible de la peine de mort en Iran.
« Accusations absurdes »
« Benjamin Brière a toujours nié avec vigueur l’absurdité des accusations à son encontre, il n’est ni un espion, ni une menace pour la sécurité intérieure iranienne et ne l’a jamais été », a assuré Philippe Valent, ajoutant que son client espérait « une déclaration d’innocence et un rapatriement en France afin de pouvoir se reconstruire, physiquement et psychologiquement ».
L’Iran retient plus d’une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d’otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères.
L’annonce de sa détention a coïncidé avec l’offensive diplomatique occidentale qui s’efforce de convaincre Téhéran de respecter à nouveau les termes de l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien.
Benjamin Brière est le seul occidental connu détenu en Iran à ne pas avoir de passeport iranien.
Monnaie d’échange
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est détenue depuis juin 2019 et a été condamnée, en mai 2020, à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020, elle a été réincarcérée mi-janvier, accusée par la justice iranienne d’avoir enfreint les règles de son assignation à résidence.
Son compagnon Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d’être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l’ingénieur iranien Jallal Rohollahnejad, dont les États-Unis réclamaient l’extradition pour violation des sanctions américaines contre l’Iran.
Au cours des dernières années, la République islamique a procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers.
Avec AFP
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