Le 30 décembre dernier, en marge du Dakar, la voiture d’assistance du pilote Philippe Boutron, Mayeul Barbet, le copilote, et des amis, explose après leur départ de l’hôtel à Djeddah (Arabie saoudite). Deux semaines après, l’enquête stagne et des questions restent sans réponse.
« Il fallait que ça se termine, l’ambiance n’était pas au top sur le bivouac, estime un concurrent du Dakar Classic. Beaucoup de participants ont pensé à cette histoire pendant quinze jours. » La course terminée, les investigations se poursuivent. Comme annoncé dès le 12 janvier par RMC Sport, l’enquête ouverte en France par le Parquet National Antiterroriste pour « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » avance difficilement.
Si on remonte à cette journée du 30 décembre, l’explosion survient sur la route menant les participants au stade Roi-Abdallah. Philippe Boutron, touché par l’explosion, est transporté à l’hôpital. La direction de course est alertée. A 22h44, sur des comptes Telegram des participants du Dakar, une première alerte tombe: « Cette affaire fait l’objet d’une enquête et sera mise à jour dès que des informations supplémentaires seront disponibles. En contact permanent avec les organisateurs, les autorités saoudiennes mettent tout en œuvre pour assurer la sécurité totale de tous les participants. »
Deux jours après cette première alerte, un communiqué officiel d’ASO, l’organisateur du Dakar, sera publié. Le ministère des Affaires Étrangères va alors demander la suspension du Dakar en attendant d’avoir des garanties sur la sécurité des autres pilotes. Pour éviter cela, l’organisateur va prendre la main sur ce sujet sécuritaire. « On a vu un changement important et visible en terme de sécurité », confie un participant.
La vidéo de l’hôtel supprimée?
L’ensemble des participants et l’organisation du Dakar sont rentrés en France aujourd’hui. Dans les prochains jours, les autres membres de l’équipe Sodicars seront entendus par les enquêteurs de la DGSI. Des auditions qui pourraient permettre d’activer l’enquête en France. Les Français de cette équipe ont décidé de ne pas dormir dans l’hôtel Donatello la nuit dernière.
Au cœur de l’enquête, se trouve une vidéo des caméras de surveillance de l’hôtel. Deux personnes présentes dans le véhicule ont vu cette vidéo. Elle pourrait permettre de comprendre si des personnes sont venues poser une charge explosive sous le véhicule des Français. RMC Sport a pris contact avec deux employés de l’hôtel Donatello de Djeddah (Arabie saoudite), très au courant de l’affaire. Dans un premier temps, ces deux employés estiment que la vidéo des caméras de l’hôtel a été « supprimée » avant de se rétracter et d’affirmer que cette vidéo « n’existait pas ».
« L’hôtel est dans un endroit stratégique »
« Il faut savoir que l’hôtel se trouve dans un endroit stratégique de Djeddah, confie une source saoudienne à RMC Sport. Juste à côté, il y a les bureaux du procureur et on n’est pas très loin de l’aéroport. Les services saoudiens ne doivent pas avoir qu’une vidéo pour comprendre le déroulé de cet incident. » Un dernier point semble important dans cette affaire: les revendications. « Pour l’instant, aucune revendication n’est officiellement arrivée concernant cet incident, c’est très particulier pour comprendre cette explosion, affirme un Saoudien à RMC Sport. D’habitude en quelques heures, la communication est réalisée surtout quand un intérêt français est visé. »
Contacté par RMC Sport, le Parquet National Antiterroriste n’a pas souhaité répondre à nos questions. L’enquête se poursuit.
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