La Bourse de Paris cédait 0,58% vendredi matin, inquiète d’une possible hausse des taux plus importantes que prévu aux Etats-Unis, et alors que le titre EDF chutait de plus de 20% après la suspension d’une prévision financière en lien avec des annonces du gouvernement.
A 09H34, l’indice vedette CAC 40 perdait 41,86 points à 7.159,28 points. Jeudi, l’indice avait reculé de 0,50%.
Wall Street n’a pas pu maintenir son rebond jeudi et a conclu sur un net repli, après des données conformes aux attentes concernant l’inflation aux Etats-Unis.
Face à des prix qui ont grimpé de 7% en 2021, leur plus forte hausse en près de 40 ans, la puissante banque centrale américaine est résolu à agir, et vite.
Devant une commission du Sénat, Lael Brainard, la future vice-présidente de la Fed, a affirmé être « très préoccupée par le niveau élevé de l’inflation » et compte bien utiliser un « outil puissant » de l’institution.
Son arme: des taux directeurs, qu’elle s’apprête à relever plus vite que prévu, sans doute dès mars. L’objectif: renchérir le coût du crédit et par ricochet, faire reculer la consommation.
Pour Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC, « les propos sans ambiguïté de Lael Brainard hier rappellent que le virage de la politique monétaire de la Fed est désormais bien enclenché ».
L’un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, a déclaré sur la chaîne Bloomberg TV être « favorable » à une première hausse des taux en mars, de 0,25 point, mais pas plus, car « nous n’avons pas préparé les marchés à quelque chose d’aussi dramatique. Il anticipe ensuite trois hausses en 2022, mais, si l’inflation au second semestre « continue à être élevée, nous pourrons avoir quatre ou cinq hausses ».
En France, l’Insee a indiqué que les prix à la consommation ont progressé de 2,8% en décembre, soit la même hausse que novembre.
EDF plonge de plus de 20%
Le groupe public d’énergie a suspendu l’une de ses prévisions financières, celle de son ratio d’endettement financier net sur Ebitda, qu’il n’est plus certain de tenir après des annonces du gouvernement français qui lui demande de vendre davantage d’électricité à bas coût à ses concurrents.
Une première estimation d’EDF table sur une réduction de son Ebitda, ou excédent brut d’exploitation, pour 2022 d’environ 8,4 milliards d’euros, ou environ 7,7 milliards d’euros selon les différents prix de marché.
A cela s’ajoute une baisse de sa prévision de production nucléaire pour 2022, du fait d’un problème de corrosion touchant cinq réacteurs de son parc français dont l’arrêt est prolongé.
L’action EDF plongeait de 21,45% à 8,13 euros.
Les tech en repli
Les valeurs du secteur technologique continuaient de pâtir des anticipations de hausse des taux d’intérêt, leur croissance étant corrélé à leur capacité à se financer à bas coût.
STMicroelectronics perdait 1,50% à 43,25 euros, Worldline 1,39% à 48,74 euros et Teleperformance 1,16% à 357,10 euros.
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