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Banques: des augmentations générales qui convainquent modérément

Pour la première fois depuis de nombreuses années, la plupart des grandes banques françaises ont accordé des augmentations générales à leurs salariés, mais qui en laissent certains sur leur faim au vu de la santé éclatante de leurs employeurs.

« Nous n’avons jamais eu sur une même année toutes les entreprises qui font des augmentations généralisées; cette année, oui », salue Frédéric Guyonnet, présint national du SNB/CFE-CGC, premier syndicat du secteur.

« Les mesures générales avaient disparu dans la profession », abonde auprès de l’AFP Mireille Herriberry, secrétaire de FO Banques Sociétés financières, cinquième syndicat représentatif.

Dans les plus gros établissements, les augmentations négociées en fin d’année dernière vont de +0,6% pour BNP Paribas à +1% pour le Crédit Mutuel et HSBC, en passant par +0,7% pour la Société Générale et +0,8% pour la BPCE.

Seule ombre au tableau, LCL, « en difficulté depuis quelques années » selon M. Guyonnet, qui n’a pas proposé de hausse généralisée. Concernant Crédit Agricole SA, « les négociations sont encore en cours », précise l’entité cotée du groupe.

Pour expliquer cette dynamique, M. Guyonnet invoque une année 2021 faste pour le secteur et, pour les banques qui restructurent, comme la Société Générale ou HSBC France, la nécessité de motiver les salariés.

Mais ces hausses restent bien en deçà de l’inflation, estimée à 2,8% sur un an au mois de décembre, selon l’Insee, et cela alors que depuis le début de la pandémie, « les salariés ont été sur le pont », rappelle Mme Herriberry, dont le syndicat réclamait +3%.

Pour Thierry Thisserand (CFDT, deuxième syndicat du secteur), les banques « sont plus en retrait » que dans le secteur de l’assurance où les hausses dépassent 2%.

– Plafond et plancher –

Pour M. Guyonnet, il ne faut néanmoins pas oublier « la grosse enveloppe d’augmentation individuelle », également négociée pendant ce cycle de NAO (négociations annuelles obligatoires) qui va de 1,5% à 3% de la masse salariale, ainsi que la prime Macron, pour les plus bas salaires.

« Depuis 10 à 15 ans, nous sommes sur une pente de fonctionnement d’entreprise qui est de plus en plus sur de l’individuel », regrette toutefois Mme Herriberry.

Autre sujet de crispation pour FO, le fait que ces augmentations « générales » ne concernent pas les plus hauts revenus dans certains établissements: chez BNP Paribas, la hausse est limitée aux salariés gagnant moins de 80.000 euros par an, ou moins de 55.000 chez Société Générale, notamment.

De l’autre côté, les établissements ayant instauré un plafond ont également mis en place un plancher d’augmentation de plusieurs centaines d’euros par an pour les plus bas salaires.

– Négociations de branche –

Le chapitre des négociations n’est cependant pas encore refermé, des discussions au niveau de la branche du secteur bancaire avec l’Association française des banques (AFB) devant se tenir d’ici à la fin du mois.

Et alors qu’il n’y a jamais eu autant d’augmentations générales, les cinq syndicats ont demandé pour la première fois une hausse au niveau de la branche qui s’ajouterait donc à celles des établissements.

Le représentant du SNB explique qu’au-delà des géants bancaires bien connus du grand public, l’AFB regroupe environ 120 entreprises, dont « plein de petites banques », au sein desquelles le dialogue social est quasi-inexistant.

Reste à savoir si les plus gros établissements, dont la voix est prépondérante en son sein, seront prêts à accorder d’autres hausses de salaires. Rien n’est moins sûr.

Contactée par l’AFP, l’Association française des banques a signalé que les négociations « devraient se clôturer fin janvier avec l’engagement des NAO sur les salaires minima de la branche », ne mentionnant pas, de fait, la demande des syndicats concernant l’ensemble des salaires.

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