C’est un cri dans le désert, un signal d’alarme au sujet d’un pays dont plus personne ne veut entendre parler. Mardi 11 février, les Nations unies ont annoncé qu’elles avaient besoin, dans l’immédiat, de « 5 milliards de dollars » (4,4 milliards d’euros), pour éviter que l’Afghanistan ne s’effondre sous le coup de l’une des « plus graves catastrophes humanitaires de son histoire ». Sans cette aide, a déclaré le sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, « il n’y aura pas d’avenir pour ce pays ». Deux jours plus tard, ni le montant des fonds sollicités, jamais atteint pour le compte d’un seul pays, ni les propos alarmistes tenus par l’ONU n’auront ému les grandes puissances de la planète.
Depuis l’arrivée, mi-août, des talibans au pouvoir à Kaboul, les démocraties occidentales, guidées par les Etats-Unis et la France, à l’exception notable de l’Allemagne, se refusent de voler au secours d’un pays dirigé par des fondamentalistes musulmans qui les ont chassés sans ménagement au cours de l’été 2021. Quand bien même il ne s’agirait que d’aide humanitaire, elles considèrent que cela reviendrait à conforter un régime honni qui les a humiliés et qui fait fi des règles de bases, notamment en matière de respect des droits humains, auxquelles sont tenus les membres de la communauté internationale.
L’annonce tonitruante de l’ONU n’a pas non plus fait ciller les pays amis des mollahs, au premier rang desquels figurent la Chine, le Pakistan ou la Russie. Voilà des mois que ces nations invitent à nouer des relations politiques avec le nouveau gouvernement afghan et à lever les sanctions économiques visant ce régime parvenu au pouvoir par la force alors qu’un processus de paix était en cours sous égide internationale. Pour autant, ces mêmes pays se sont, à ce jour, gardés de reconnaître le régime ou d’accompagner leurs encouragements de toute aide financière significative. Ils se contentent d’appeler Washington et Bruxelles à libérer les fonds gelés de la banque centrale afghane.
Une aide « purement humanitaire »
Pour éviter de voir son action assimilée à une caution politique d’un régime mis au ban des nations, l’ONU a insisté sur la dimension « purement humanitaire » de son aide chiffrée à 4,4 milliards de dollars consacrée à la livraison de nourriture, au soutien à l’agriculture, aux services de santé et à l’éducation. M. Griffiths a promis que ces fonds seraient gérés par les seules ONG et les agences onusiennes. Si rien n’est fait, selon l’ONU, près de 22 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, seront très vite en danger.
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