Depuis fin novembre 2021, pas une semaine ne passe sans une révélation sur des fêtes qui auraient eu lieu en 2020 au 10 Downing Street, la résidence et le siège des services du premier ministre britannique, en violation des contraintes sanitaires en vigueur à l’époque. Mais le dernier scoop en date, un courriel parfaitement explicite publié par la chaîne ITV lundi 10 janvier au soir, est le plus dommageable pour Boris Johnson, dont l’avenir à la tête du gouvernement semble désormais compromis.
La « BYOB party » en question (pour « bring your own bottle », « apportez votre propre bouteille ») a eu lieu le 20 mai 2020 dans les jardins de Downing Street. Le courriel d’invitation a été adressé à plus d’une centaine de personnes par Martin Reynolds, le secrétaire privé de M. Johnson. « Bonjour tout le monde, après cette période incroyablement intense, on a pensé que ce serait bien de profiter du beau temps et de partager un verre de manière socialement distancée dans les jardins de Downing Street ce soir. Rendez-vous à 18 heures, et amenez votre propre bouteille », écrit cet ex-diplomate. Selon de nombreuses sources – anonymes – citées par les médias britanniques, jusqu’à une quarantaine de personnes ont participé à la fête, dont M. Johnson et sa future femme Carrie (avec laquelle il était fiancé à l’époque).
« Cette fois, c’est vraiment très sérieux. C’est la première fois qu’est apportée la preuve d’une véritable fête, à laquelle semble bien avoir participé le premier ministre », s’inquiète une source au Parti conservateur. Une heure avant la « BYOB party » du 20 mai 2020, le ministre de la culture, Oliver Dowden, expliquait en conférence de presse, depuis Downing Street, que les Britanniques devaient continuer à rester le plus possible chez eux, et que s’ils sortaient, ils n’étaient pas autorisés à se retrouver à plus de deux personnes en extérieur. Dans les parcs londoniens, la police dispersait ceux qui tentaient des pique-niques, les menaçant de plusieurs centaines de livres sterling d’amende s’ils n’obtempéraient pas.
Une enquête interne en cours
Dès lundi soir, des dizaines de Britanniques ont pris la plume ou la parole sur les plateaux TV et radio pour exprimer leur colère et raconter leurs sombres souvenirs de 2020 : les rendez-vous familiaux manqués, les cérémonies d’enterrement par Zoom ou les derniers adieux à un parent mourant derrière la vitre d’une maison de retraite. « Cela me rend malade de penser que Boris Johnson faisait la fête le jour où a été signé le certificat de décès de mon père », a regretté Hannah Brady, membre active de l’association des familles de victimes de la pandémie Covid-19 Bereaved Families for Justice. « Mon père avait 55 ans, il était en bonne santé et il me manque tous les jours », a ajouté la jeune femme sur les plateaux télévisés.
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