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L’inflation atteint 7 % aux Etats-Unis, un niveau inédit depuis 1982

A la Bourse de New York, le 11 janvier 2022. SPENCER PLATT / GETTY IMAGES VIA AFP

C’est une première aux Etats-Unis en quarante ans. L’inflation y a atteint 7 % en 2021, le chiffre le plus élevé depuis 1982, dans la foulée des deux chocs pétroliers des années 1970. Hors énergie et alimentation, la progression s’élève à 5,5 %, selon les chiffres publiés mercredi 12 janvier par le Bureau of Labor Statistics (BLS, l’agence statistique du département du travail), soit une forte poussée par rapport à novembre 2021 (4,9 %).

Cela fait désormais trois mois que l’augmentation des prix se situe à un rythme annuel supérieur à 6 %. Elle est devenue le sujet politique numéro un pour le président Joe Biden et ce, d’autant que les salaires ne suivent pas. Ils ont beau avoir crû nominalement de 5,8 % sur un an, d’après le BLS, le rythme se ralentit, puisque cette hausse était de 6 % en novembre 2021.

Résultat, les salaires horaires hebdomadaires réels ont reculé d’environ 2 %, à en croire le BLS. Le pouvoir d’achat des Américains diminue. Sur un an, le prix de l’essence a augmenté de moitié et celui des véhicules neufs, de 11,8 % (+ 37 % pour ceux d’occasion). Le coût du logement, de son côté, s’est apprécié de 4,1 %, celui des transports, de 4,2 %, et celui de l’alimentation, de 6,1 %.

Ce chiffre très attendu intervient dans la foulée de ceux de l’emploi, qui ont déçu avec 200 000 créations de postes en décembre 2021. Sur l’année, le pays a créé 6,4 millions d’emplois, chiffre record dont se prévaut Joe Biden, mais le niveau absolu d’emploi, qui a toujours servi de référence aux Etats-Unis, reste inférieur de 3,6 millions par rapport à février 2020, avant l’irruption de la pandémie de Covid-19.

Un échec pour la Réserve fédérale américaine

En revanche, le taux de chômage est redescendu à 3,9 % en décembre 2021, contre 6,7 % un an plus tôt. Ce phénomène paradoxal est lié au retrait des Américains du marché du travail. En effet, le taux de participation à l’emploi est de 61,9 %, contre 63,4 % avant la crise sanitaire. Ce reflux s’explique par plusieurs raisons : les départs en retraite, les femmes qui ne reprennent pas le chemin de l’emploi tant que la garde de leurs enfants à l’école n’est pas assurée alors que la pandémie perdure, et un phénomène appelé la « grande démission » : les jeunes Américains n’acceptent plus de travailler dans n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix.

Cette inflation persistante constitue un échec pour la Réserve fédérale (Fed), qui n’a cessé d’affirmer que le phénomène était transitoire, avant de se raviser. Son président, Jerome Powell, a évoqué les causes de cette erreur devant le Congrès, mardi 11 janvier. D’abord, les goulets d’étranglement de l’économie mondiale se sont révélés beaucoup plus durables que prévu, qu’il s’agisse de l’engorgement de ports ou de la pénurie de semi-conducteurs, laquelle empêche l’industrie automobile de se relancer. Ensuite, en raison du Covid, les Américains ont accru leur demande de biens — ce qui a aiguisé les tensions au niveau de la production — et réduit celle de services, dont les prix ont tout même bondi en raison du manque de main-d’œuvre dans la restauration, les loisirs et les transports.

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