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L’administration Biden approuve cinq nouvelles libérations de détenus de Guantanamo

Des soldats américains stationnent devant la prison militaire de Guantanamo, le 5 juin 2018, à Cuba. RAMON ESPINOSA / AP

Vingt ans après son ouverture, la prison militaire de Guantanamo est toujours, selon des experts indépendants mandatés par les Nations unies, « un trou noir légal », une « tache » sur l’engagement des Etats-Unis en faveur d’un Etat de droit.

Barack Obama a promis de la fermer et n’en a rien fait. Le président Trump a promis de la remplir de plus de « méchants », mais il n’en a rien fait. Joe Biden a déclaré que s’il est élu président, il la fermerait, sans dire comment il s’y prendrait. Selon des documents publiés cette semaine, la commission de révision de Guantanamo a approuvé la libération de cinq détenus supplémentaires de cette prison.

Les Yéménites Mouaz Hamza Al-Alaoui, Souheil Al-Charabi et Omar Al-Rammah, le Somalien Guled Hassan Duran et le Kenyan Mohammed Abdul Malik Bajabu ont reçu leur bon de sortie fin 2021. Le feu vert à leur libération porte à 18 le nombre des détenus promis à être libérés.

Mais les Etats-Unis doivent leur trouver un point de chute, ce qui pourrait retarder leur sortie car Washington ne rapatrie pas les ex-prisonniers vers le Yémen, pays en proie à une violente guerre civile, ni vers la Somalie, autre pays en crise.

La prison de la base navale américaine située dans le sud-est de Cuba, a reçu ses premiers détenus il y a vingt ans, jour pour jour, le 10 janvier 2002, après les attentats djihadistes du 11-Septembre dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ».

Il n’y reste plus que 39 détenus, dont treize sont libérables, bien qu’il reste à leur trouver un point de chute. Quatorze autres espèrent leur libération, deux ont été condamnés.

Dix prisonniers à juger

Dix d’entre eux, dont le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre, Khalid Sheikh Mohammed, sont en attente de jugement par une commission militaire, qui n’a émis que deux condamnations en deux décennies. Deux ont été condamnés et neuf autres espèrent leur libération. Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a affirmé que l’administration américaine « restait engagée dans la fermeture de la prison de Guantanamo Bay ».

Des experts indépendants mandatés par les Nations unies ont enjoint aux Etats-Unis lundi de fermer cette prison militaire. « Vingt années de détention arbitraire sans procès, accompagnées de torture ou de mauvais traitements sont tout simplement inacceptables pour tout gouvernement, en particulier un gouvernement qui revendique la protection des droits humains », ont déclaré, dans un communiqué, cette douzaine d’experts indépendants mandatés par l’ONU mais qui ne parlent pas en son nom. La prison est « un trou noir légal », une « tache » sur l’engagement des Etats-Unis en faveur d’un Etat de droit, ont-ils estimé.

Depuis 2002, neuf prisonniers y sont morts, sept de suicide présumé, sans aucune suite judiciaire. Quelque 780 personnes ont été détenues dans l’installation de Guantanamo Bay, d’abord enfermées dans des cages puis dans des cellules de la prison érigée à la hâte sur la base militaire américaine. La plupart ont été libérées, certaines après plus de dix ans de détention sans inculpation.

Le Monde avec AFP

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