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La Bourse de New York finit en hausse, digère l’inflation mais s’inquiète de la Fed

La Bourse de New York a terminé en légère hausse mercredi, parvenant à digérer relativement bien un chiffre d’inflation américaine très élevé, même si le marché s’inquiète de la trajectoire de la Fed face au phénomène qui s’installe.

Le Dow Jones a gagné 0,11% à 36.290,32 points, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a grignoté 0,23% à 15.188,39 points, et l’indice élargi S&P 500, 0,28%, pour finir à 4.726,35 points.

Le marché a accueilli plutôt en douceur la publication de l’indice des prix CPI, qui a fait état d’une inflation à 7,0% sur un an, le rythme le plus élevé depuis 1982.

L’inflation dite sous-jacente, qui ne tient compte ni de l’énergie, ni de l’alimentation, s’est portée à 5,5% en glissement annuel.

« Le CPI était en ligne avec les attentes », a rappelé Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services, pour expliquer le fait que les indices ont conservé leur bonne orientation, après une première hausse la veille.

Pour autant, les investisseurs s’interrogent sur la trajectoire de la banque centrale américaine (Fed) face à cette poussée inflationniste qui s’installe, après avoir été longtemps présentée comme transitoire.

Pour Adam Sarhan, fondateur et directeur général de 50 Park Investments, l’institution n’a pas encore intégré dans ses prévisions une inflation durable, sensiblement supérieure à son objectif de 2% par an. Cela rend nerveux les investisseurs, « ce qui explique que le ciel se soit assombri » en fin de séance, plaide-t-il.

Le Dow Jones s’est même aventuré plusieurs fois en territoire négatif, avant de se redresser in extremis. Plus de la moitié des traders (55%) anticipe désormais au moins quatre hausses de taux par la Fed en 2022.

« L’inflation, elle est là, et elle s’installe », a abondé Gregori Volokhine, « et elle est commence à être dans des secteurs qui ne sont pas transitoires ». « On est peut-être rassuré d’être à un plateau et qu’il ne soit pas plus haut, mais ce plateau est très très élevé. »

Le marché obligataire s’est un peu tendu sur les échéances courtes, le taux de référence des emprunts américains à deux ans montant à 0,91% contre 0,89% la veille. Le taux à 10 ans, lui, est resté stable, à 1,74%.

À la cote, après un beau parcours durant les premiers jours de 2022, soutenus par la perspective d’une remontée des taux d’intérêt, certaines valeurs financières ont fait une pause.

Goldman Sachs a ainsi largement contribué à freiner le Dow Jones, dans lequel il pèse plus de 7%, abandonnant 3,16% à 390,31 dollars.

Toujours dans le secteur financier, la banque d’affaires Jefferies a dévissé (-9,27% à 37,59 dollars) après avoir publié un bénéfice et un chiffre d’affaires inférieurs aux attentes.

Après avoir pâti de l’annonce de l’acquisition de la marque Hey Dude, le fabricant de sabots en plastique Crocs s’est finalement repris mercredi (+6,84% à 134,91 dollars). Il a annoncé lundi que son chiffre d’affaires 2021 serait supérieur de 67% à ses ventes de 2020 et confirmé ses objectifs pour son exercice 2022.

Le laboratoire Biogen (-6,70% à 225,34 dollars) a pâti de l’annonce du gouvernement américain, dont le programme Medicare pour les seniors ne va rembourser son médicament contre Alzheimer, Aduhelm, que pour les patients qui participent à des études cliniques.

Cela limite grandement la population éligible parmi les plus de 60 millions d’Américains qui bénéficient de Medicare. Le coût moyen du traitement est estimé par Biogen à environ 28.200 dollars par an.

Au diapason des matières premières en général, le groupe minier Freeport-McMoRan (+5,02%) et le spécialiste des boulettes de minerai de fer Cleveland-Cliffs (+3,92%) avaient le vent dans le dos.

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