Publié le : 12/01/2022 – 16:28
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a présenté mercredi ses « excuses », suite à sa participation à une fête en mai 2020, au 10, Downing Street, alors que le Royaume-Uni était en plein confinement. L’affaire fait l’objet d’une enquête interne.
Après la fête, les excuses : mis en cause pour avoir participé en mai 2020 à une réception alcoolisée dans sa résidence officielle, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a présenté « du fond du cœur » mercredi 12 janvier ses excuses à la population britannique.
« Je comprends la colère qui les anime à mon encontre et à l’encontre du gouvernement que je conduis lorsqu’ils imaginent qu’à Downing Street, les règles ne sont pas respectées par ceux qui font les règles », a-t-il dit, visiblement embarrassé, devant la Chambre des communes.
« La fête est finie »
Le chef du gouvernement britannique a dit regretter son comportement tout en assurant, sous les huées des députés d’opposition, avoir pensé que le rassemblement controversé était en fait une réunion de travail.
« Je me suis rendu dans le jardin un peu après 18 h le 20 mai 2020 pour remercier le personnel avant de regagner mon bureau 25 minutes plus tard pour reprendre le travail », a-t-il expliqué. « Avec le recul, j’aurais dû leur demander de rentrer. »
L’opposition, et certains membres du Parti conservateur dont Boris Johnson est issu, considère qu’il devra démissionner s’il est établi qu’il a enfreint les règles instaurées pour endiguer la propagation de l’épidémie de coronavirus.
« La fête est finie, Monsieur le Premier ministre », a lancé le chef de file du Labour Keir Starmer des bancs de l’opposition. « Après des mois de tromperie, (voici) le spectacle pathétique d’un homme qui est arrivé au bout du chemin. Sa défense (…) est tellement ridicule qu’elle est insultante pour le peuple britannique. »
Le spectre d’une démission pour Boris Johnson ?
Selon des informations divulguées en début de semaine par la chaîne ITV, une invitation « Apportez votre alcool (« booze ») » a été envoyée par courriel en mai 2020 à une centaine de personnes par le secrétaire personnel de Boris Johnson, Martin Reynolds.
La fête a rassemblé une quarantaine de convives, dont le chef du gouvernement et sa future épouse Carrie, alors que les écoles, pubs et restaurants étaient fermés en Grande-Bretagne et que les proches de malades hospitalisés du COVID ne pouvaient généralement pas être à leur chevet au moment de leur mort.
Cette réception, dont Martin Reynolds précisait qu’elle respecterait les mesures de distanciation sociale, a réveillé l’écho de la vive polémique provoquée par la diffusion d’une vidéo montrant des employés du 10, Downing Street plaisanter sur une fête de Noël qui s’y était tenue en 2020, époque où les Britanniques étaient de nouveau soumis à des restrictions sanitaires.
Plusieurs Britanniques ont été poursuivis en justice pour avoir organisé des fêtes à l’époque où s’est tenue la « beer party » dans la résidence du Premier ministre et la police de Londres, qui s’était jusqu’alors abstenue d’enquêter sur le sujet, a dit lundi avoir contacté le Cabinet Office, un des organes de l’exécutif, pour déterminer si les lois sanitaires avaient été violées au 10, Downing Street.
En réponse aux appels à sa démission, Boris Johnson a répondu qu’il n’était pas en mesure d’anticiper les résultats de l’enquête interne menée par Sue Gray, secrétaire permanente du Cabinet Office, sur plusieurs événements organisés au 10, Downing Street pendant les périodes de confinement.
« J’en sais suffisamment pour savoir qu’il y a des choses que nous n’avons tout simplement pas faites correctement. Et je dois en prendre la responsabilité », a-t-il ajouté.
La popularité de Boris Johnson, arrivé au pouvoir en juillet 2019 à l’issue d’une victoire écrasante des conservateurs aux élections législatives, pâtit depuis plusieurs mois de la gestion par son gouvernement de la crise sanitaire et d’une série d’autres scandales, dont l’un relatif à des travaux effectués par le Premier ministre dans sa résidence de Downing Street.
Plus de la moitié des Britanniques souhaiteraient désormais qu’il démissionne, selon les derniers sondages en date, et il se murmure que les députés conservateurs, qui peuvent déclencher un vote de défiance si 54 d’entre eux, sur 360, en font la demande par écrit, commencent à songer sérieusement à l’hypothèse de son éviction.
Avec Reuters
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