Hasard du calendrier : alors qu’Américains et Russes se retrouvaient à Genève, lundi 10 janvier, pour discuter de la situation en Ukraine et de la sécurité européenne, avant la réunion du conseil OTAN-Russie du 12 janvier à Bruxelles, se tenait en Suède la conférence nationale de défense « Folk och försvar ». Organisée depuis 1946, cette grand-messe annuelle – qui se déroule habituellement dans la station de ski de Sälen, mais a eu lieu en visioconférence pour cause de pandémie – rassemble tout ce que compte le pays de responsables politiques et militaires, organisations de défense civile et chercheurs dans le domaine de la sécurité.
Sans surprise, ce sont les bruits de bottes russes à la frontière ukrainienne et l’ultimatum présenté par Moscou à l’OTAN, le 17 décembre 2021, qui ont dominé les discussions cette année. « Je ne vais pas y aller par quatre chemins : nous nous trouvons dans une situation grave en matière de politique de sécurité », a constaté Micael Byden, le chef d’état-major des armées suédoises. Début décembre, il avait confirmé que le royaume avait relevé son niveau de préparation militaire.
Si la Suède, comme son voisin finlandais, entretient des relations étroites avec l’OTAN grâce à différents accords de coopération, elle n’en est pas membre. Mais les exigences de Moscou en faveur d’un gel de l’élargissement de l’organisation transatlantique en Europe, ainsi que les propos de la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, qui a déclaré, le 24 décembre, qu’une adhésion des deux pays « aurait des conséquences militaire et politique graves », y ont relancé le débat sur l’opportunité de rejoindre l’alliance.
« Droit à décider de sa politique de sécurité »
En Finlande, le président Sauli Niinistö y a consacré une bonne partie de son discours du Nouvel An, le 1er janvier. Fustigeant « les oukases présentés par Moscou aux Etats-Unis et à l’OTAN » et rappelant que le concept de « sphère d’influence » appartenait au passé, M. Niinistö a insisté sur le fait que « la liberté de manœuvre et de choix de la Finlande inclut également la possibilité d’alignement militairement et de demander à devenir membre de l’OTAN, si nous en décidons ainsi ».
Le président finlandais a aussi adressé un message aux Européens, arguant qu’ils ne pouvaient plus se contenter d’être des « observateurs » ou des « coordinateurs techniques des sanctions », quand « la souveraineté de plusieurs Etats membres de l’Union européenne [UE], dont la Suède et la Finlande, [est] remise en cause en dehors de l’Union ».
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