Publié le : 11/01/2022 – 11:50
De très nombreux internautes ont reçu un courriel ces derniers mois qui se présente comme « une convocation judiciaire ». Le message accuse le destinataire de partager, diffuser et échanger des supports à caractère pornographique ou pédopornographique, et d’avoir commis des atteintes sexuelles sur mineurs. Ces mails et les documents de la convocation sont des arnaques en ligne.
C’est un triste constat, la pandémie du Covid-19 a été une véritable aubaine pour les arnaqueurs qui récupèrent nos adresses électroniques. De fausses « convocations judiciaires », depuis cet été, ont été adressées à des centaines de milliers d’internautes français avec un mode opératoire qui semble maintenant bien rodé.
Un document en pièce jointe d’un courriel vous signifie que vous faites l’objet d’une convocation par un officier de police judiciaire ou directement au tribunal pour la visualisation d’images pédopornographiques. Le document parait crédible, en s’appuyant sur un logo officiel et une convocation rédigée par un gendarme ou un magistrat réellement en fonction.
? Rappel ? De faux mails de la Brigade de protection des mineurs (BPM) circulent toujours !
Une enquête est en cours :
❌ Ne répondez pas à ces mails
❌ Ne les relayez pas sur les réseaux sociaux
Comment savoir si le courriel est frauduleux ? La réponse ci-dessous ? https://t.co/l5UdThecVp
— Préfecture de Police (@prefpolice) November 2, 2020
L’objectif de cette arnaque en ligne est bien évidemment de vous racketter et la fraude fonctionne sur environ 1 % des individus qui ont reçu le message, nous alerte Jean-Jacques Latour, responsable expertise du site Cybermalveillance.gouv.fr.
« Pour des faits de pédophilie ou de pédopornographie, vous n’allez pas recevoir un courriel vous fixant une amende ou une convocation, vous allez voir arriver la police directement à votre domicile, le matin à 6h, et vous allez repartir avec les menottes aux poignets. C’est comme ça, que cela fonctionne dans la vraie vie, rappelle Jacques Latour.
À cybermalveillance.gouv.fr, nous constatons qu’une multitude de gens qui ont consulté des sites pornographiques ont reçu ce type de courriel. Ils s’inquiètent de savoir si ces plateformes ne contenaient pas des images de mineurs et pourraient donc faire l’objet des faits qu’on leur reproche. Les escrocs menacent souvent leurs victimes de rendre public le fait qu’elles seraient pédophiles et ces personnes prennent peur. Et comme elles redoutent une erreur judiciaire elles sont prêtes à payer ces amendes variant de 4 000 à 7 000 euros notamment pour ne pas être soumis à la vindicte populaire. Pour juguler ce phénomène d’arnaque massive, le Parquet de Paris a ouvert des enquêtes qui ont été confiées à l’Office Central de la police et la Gendarmerie nationale. »
Des paiements intraçables
Les fraudeurs demandent à leurs victimes de régler le litige par une carte de paiement rechargeable que l’on achète chez un buraliste. Ce moyen de paiement discret et intraçable, est l’outil favori des escrocs qui font créditer ces cartes siglées PCS avec l’argent de leurs victimes. Mais en attendant d’appréhender les arnaqueurs, les autorités appellent les internautes à la vigilance, comme de ne jamais répondre à ces courriels, de ne pas cliquer sur les fichiers joints et de supprimer ces messages. Le ministère de l’Intérieur indique également « aucun paiement ne peut se faire par PCS pour une administration de l’État » et qu’il est conseillé de déposer un signalement pour fraude sur le site www.cybermalveillance.gouv.fr.
►À écouter aussi : 7 milliards de voisins – Quand les arnaques sur internet visent les jeunes
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