Le Pakistan, qui fait face à des difficultés économiques croissantes, s’apprête à se serrer la ceinture. Pour débloquer un prêt d’un milliard de dollars du Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement tente de faire adopter une série de mesures d’austérité impopulaires. Ce prêt s’inscrit dans un programme de 6 milliards de dollars, passé en 2019, dont les financements avaient été bloqués en raison de problèmes liés aux réformes requises par l’institution internationale.
A un an des élections générales, ces mesures pourraient coûter cher au premier ministre Imran Khan. Le projet de loi en question, aussi appelé « minibudget » et présenté devant l’Assemblée nationale le 30 décembre dernier, prévoit de mettre fin à des exonérations de taxes sur des produits allant des téléphones portables à certaines denrées alimentaires, en passant par des articles pharmaceutiques. Le gouvernement, qui espère ainsi collecter 343 milliards de roupies (environ 1,7 milliard d’euros), a assuré que les plus pauvres n’en pâtiraient pas.
L’économie pakistanaise, en proie à une inflation galopante, est embourbée dans une passe difficile. Au mois de décembre, l’indice des prix à la consommation s’est établi à 12,3 % en glissement annuel. La plus forte augmentation en près de deux ans, selon le bureau des statistiques pakistanais. Et l’inflation sur les denrées alimentaires a largement contribué à cette hausse. « Les pauvres ont été les plus violemment touchés car plus de la moitié de leurs dépenses sont consacrées à la nourriture », souligne Khurram Hussain, un analyste pakistanais. Selon un indicateur hebdomadaire sur les biens essentiels, les prix des produits tels que les pommes de terre, le poulet ou encore le savon et l’essence étaient la semaine dernière plus élevés de 20 % par rapport à la même semaine il y a un an.
La forte chute de la roupie pakistanaise a accentué la facture des importations en diminuant le pouvoir d’achat du pays sur les marchés internationaux. « Si le pétrole est cher en dollars partout dans le monde, il l’est aujourd’hui encore plus en roupies », résume Uzair Younus, chargé du Pakistan au centre de recherche sur l’Asie du Sud de l’Atlantic Council, un think-tank américain. A terme, le gouvernement craint que les réserves de change du pays ne s’assèchent, déstabilisant encore davantage l’économie. En plus de ses négociations avec le FMI, le pays s’est donc aussi tourné vers l’Arabie saoudite, qui lui a accordé un prêt de 3 milliards de dollars le mois dernier.
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