LETTRE DU BENELUX
Felice Mazzù, l’entraîneur de l’Union Saint-Gilloise, à Lier (Belgique), le 2 décembre 2021. DIRK WAEM / BELGA / MAXPPP
La Belgique trône depuis 2018 à la première place du classement mondial établi par la Fédération internationale de football association (FIFA), devant le Brésil et la France. Belle performance, contrariée par le spectacle honteux que vient d’offrir sa compétition nationale.
A Bruges, le 19 décembre, Vincent Kompany, l’entraîneur d’Anderlecht, et ses adjoints ont été, pendant 90 minutes, la cible d’injures racistes. Et Kompany, ancien capitaine de Manchester City, où il reste vénéré, traité de « singe noir ». A Anvers, une semaine plus tard, les supporteurs du Beerschot s’échauffaient en entonnant des chants antisémites (« Les juifs au gaz ») et en faisant le salut nazi. A Liège, au début décembre, des fans du Standard provoquaient l’interruption d’une partie à coups de fumigènes pour exprimer leur colère face aux piètres performances de leur équipe et menacer les dirigeants du club. Pour couronner le tout, un gigantesque scandale de fausses factures, d’argent noir et de matchs truqués plane désormais sur la compétition.
Dejan Veljkovic, un agent de joueurs, premier repenti de l’histoire judiciaire du royaume, a révélé, au cours de 27 interrogatoires, comment il a permis à des dirigeants, des joueurs, des entraîneurs, des arbitres ou un ex-sélectionneur national de dissimuler au total plus de 25 millions d’euros. Un procès-fleuve est annoncé et va, à coup sûr, éclabousser du beau monde.
Dans cet univers que la justice et le gouvernement tardent à réglementer, une petite lueur, totalement imprévue, a pourtant pointé. Une équipe, dotée d’un budget maigrichon de 10 millions d’euros (le troisième plus faible de la D1) était, début janvier, largement en tête du championnat. Avec 7 points d’avance sur deux ex-cadors, le FC Bruges, champion sortant, et 11 sur le Sporting d’Anderlecht. De quoi redonner le moral à ceux qui pensent, en Belgique et ailleurs, que le foot n’est pas qu’une affaire d’argent, de violence et de racisme.
L’Union, une légende
Cette équipe totalement inattendue, promue de D2 l’an dernier, avait été sauvée in extremis d’un basculement en D4, en 2013. Et elle porte un nom bien désuet dans cette Belgique fracturée : l’Union. L’Union Saint-Gilloise (USG), équipe bruxelloise dont le minuscule stade n’est pas – histoire belge – situé à Saint-Gilles, mais dans la commune voisine de Forest, et dont le centre d’entraînement est à Lier (Lierre), près d’Anvers, en Flandre.
L’Union, c’est une légende : onze titres de champion, mais dont le dernier remonte à 1935. Soixante matches sans défaite entre 1933 et 1935 et une histoire illustrée par une pièce immensément célèbre : Bossemans et Coppenolle. L’histoire d’une truculente querelle entre deux « brusseleirs », l’un supporteur des jaune et bleu – les couleurs de l’USG – et l’autre du Daring, le grand rival des années 1930.
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