Il n’existe pas de placement miracle et le staking, c’est-à-dire l’immobilisation de cryptomonnaies sur une longue durée, en dépit de ses qualités, n’est pas dépourvu de risques. Quels sont-ils et comment s’en prémunir lorsque cela est possible ?
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[EN VIDÉO] Le bitcoin, comment ça marche ? Le Groupe SII et l’École des technologies numériques avancées (ETNA) ont élaboré une émission diffusée sur Internet nommée Blockchain Révolution. Elle explique en détail le phénomène de la blockchain et du bitcoin, cette monnaie cryptographique qui fait beaucoup parler d’elle. Voici, en exclusivité pour Futura, un épisode complet consacré aux aspects pratiques du bitcoin.
En matière de cryptomonnaies, le staking a la réputation de favoriser un revenu passif aisé à pratiquer, avec une rentabilité prévisible. On immobilise un crypto-actif durant une certaine période, et au terme de celle-ci, on récupère une récompense prédéfinie. Cette récompense n’est pas sans logique : la monnaie que l’on stake ainsi améliore sa capitalisation et donc, la confiance des investisseurs. De même, un exchange (plateforme) sur laquelle on stake des crypto-actifs va y gagner à divers niveaux, notamment par le fait qu’elle dispose de ces avoirs pour la gestion des transactions. Donc, le staking apparaît à première vue comme une opération gagnant-gagnant. Est-ce à dire qu’il n’existe pas de risque à procéder ainsi ? Loin de là.
Voici quels sont les principaux risques liés à une telle opération :
la monnaie que l’on a staké peut voir son cours s’écrouler ;
des opportunités peuvent être ratées ;
la plateforme choisie pour le staking peut être piratée ;
le « unstaking » n’est pas toujours immédiat.
Voyons chacun de ces cas dans le détail.
Le cours d’une monnaie peut s’écrouler
Parfois, les intérêts proposés pour le staking sont particulièrement élevés. Prenons l’exemple d’une cryptomonnaie listée par le site de référence Staking Rewards, le Rowan de Siftchain. Cette monnaie propose une récompense d’un montant énorme : 117,26 % par an. En clair : si l’on stake un Rowan, au bout d’un an, on en récupère 117,6 ! Toutefois, attention, au bout du compte, ce que l’on récupère, ce sont des Rowans. Comment savoir quelle sera la situation de cette monnaie un an plus tard ?
À l’heure où sont écrites ces lignes, si l’on stake 100 Rowans (un investissement de 0,14 $ * 100 et donc de 14 dollars), on est censé récupérer 11.700 Rowans en fin d’année. Théoriquement, si le cours du Rowan ne bouge pas, cela représenterait 1.638 dollars. Nous obtenons donc une plus-value conséquente. Si le Rowan voit sa valeur doubler, nous obtenons même 3.276 $. Oui mais… Si la valeur du Rowan devait se diviser par 100 un an plus tard, le montant récupéré ne serait que de 16,38 dollars, soit 2 dollars de plus value en tout.
Que retenir ? Il vaut mieux opérer le « staking » sur une monnaie en laquelle vous avez pleinement confiance, quitte à privilégier un rendement à priori moindre. Ainsi, Solana ne propose une récompense que de 6 % environ. Toutefois, tout au long de l’année 2021, cette monnaie a connu une progression énorme et l’on peut raisonnablement estimer que cette tendance est solide sur le long terme.
Bien évidemment, certains recommandent de staker des stablecoins tels que l’UDST, l’UST ou le DAI du fait que la valeur de ceux-ci est toujours égale à 1 dollar. Ainsi, Staking Rewards nous indique que si l’on stake de l’USDT, la récompense au bout d’un an est de 8,78 %. Oui mais… Imaginons que le dollar voit sa valeur fortement dépréciée vis-à-vis de l’euro sur une année. Dans cette circonstance, la plus-value réalisée en nombre de dollars pourrait être neutralisée par la baisse du cours de cette monnaie.
Des opportunités peuvent être ratées
Le propre du staking, c’est que l’on immobilise ses actifs durant une certaine donnée. Imaginons par exemple qu’un internaute stake des Rowans en janvier. En avril, cette monnaie voit sa valeur se multiplier par 100. Puis, dès le mois de mai, elle retombe pour revenir à son cours de janvier. Si les Rowans ont été stakés pour une durée de un an, l’internaute n’aura pas été en mesure de profiter de la hausse du mois d’avril.
La plateforme choisie pour le staking peut être hackée
Si l’on a choisi un exchange pour héberger le staking de cryptomonnaies, cette plateforme pourrait faire l’objet d’un hacking et le risque pourrait exister de voir ses crypto-actifs disparaître.
En décembre 2021, deux exchanges ont ainsi été hackés : AscendEX qui a vu s’envoler l’équivalent de 77,7 millions de dollars tandis que BitMart a pour sa part perdu environ 200 millions de dollars. Dans les deux cas, ces plateformes ont affirmé qu’elles allaient dédommager intégralement les clients impactés par cette attaque. Toutefois, il a existé des cas tristement célèbres comme le site canadien QuadrigaCX ou encore le néozélandais Cryptopia où les clients de l’exchange ont été spoliés des crypto-actifs qu’ils avaient placés.
Notons que ce risque est peu élevé sur des plateformes ayant fait leurs preuves au fil des années comme Coinbase, Nexo, Swissborg ou Coinloan. Bien évidemment, de telles plateformes facturent cette fiabilité en prélevant des commissions pour le staking souvent plus élevées que si l’on opère en direct, par exemple, sur un wallet dédié à un token donné.
Le « unstaking » n’est pas toujours immédiat
Lorsque vous souhaitez débloquer vos actifs, il peut exister une période de « unstaking » qui peut s’élever à 7 jours ou davantage.
Voici quelques exemples de durées de unstaking – chiffres de janvier 2022 :
7 jours pour le FTM de Fantom ;
10 jours pour le EGLD de Elrond ;
21 jours pour le Atom de Cosmos ;
28 jours pour le DOT de Polkadot.
Si vous aviez planifié d’utiliser vos fonds à une période donnée, il faut prendre en compte cet éventuel délai.
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