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Face à Vladimir Poutine, l’inquiétude des Européens

Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse, à Moscou, le 23 décembre 2021. ALEXANDER ZEMLIANICHENKO / AP

Face aux exigences russes, les ministres des affaires étrangères de l’OTAN doivent tenter de se concerter, vendredi 7 janvier, lors d’une visioconférence annoncée dans la précipitation. Coups de fil, conférences virtuelles, rencontres de tous niveaux : les Etats-Unis ont entrepris de consulter leurs alliés européens avant d’engager des discussions très incertaines avec la Russie, dimanche 9 et lundi 10 janvier, à Genève. Depuis début décembre, les contacts entre Washington, Bruxelles et les capitales européennes se sont multipliés avant comme après les deux conversations à distance entre le président américain, Joe Biden, et son homologue russe, Vladimir Poutine. Mais rien n’y fait : les Européens enragent d’être tenus à l’écart des tractations à venir et s’inquiètent de l’issue d’un processus mis en place sous la pression du Kremlin, alors que plus de 100 000 soldats russes resteraient massés près de la frontière ukrainienne.

Premier motif de préoccupation : l’insistance de Vladimir Poutine à tenir les dirigeants du continent à l’écart des tractations alors qu’il s’agit de discuter du sort de l’Ukraine, et plus largement de la sécurité du continent. Le président russe a insisté pour parler à Joe Biden, estimant que les Européens n’étaient pas maîtres de leur destin. « Biden a réussi à apparaître comme un interlocuteur crédible auprès de Poutine, ce qui préoccupe les Européens, car cela ne fait que souligner qu’ils ne sont ni sérieux ni pertinents aux yeux du président russe », juge un diplomate européen.

« Ce format bilatéral a été imposé par Poutine, d’où le souci des Américains de consulter leurs partenaires européens, observe Alexandra de Hoop Scheffer, directrice du bureau du German Marshall Fund à Paris. Il est clair que le président russe cherche à diviser la communauté transatlantique. » Pour elle, Joe Biden essaie de son côté de tirer les leçons du retrait précipité des forces américaines d’Afghanistan, à l’été 2021, mené sans grande concertation avec les pays membres de l’OTAN. Pour preuve, toute la séquence diplomatique à venir est construite, à la demande des Occidentaux, pour intégrer autant que possible les préoccupations européennes : après les pourparlers proprement bilatéraux de Genève, les tractations doivent se poursuivre mercredi 12 janvier à Bruxelles dans un cadre plus large, lors d’un conseil OTAN-Russie. Elles continueront le lendemain au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Avec, donc, la participation des Etats européens dans ces deux enceintes.

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