« Nous voilà maintenant à l’ouvrage », a constaté Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, vendredi 7 janvier. Si elle a officiellement commencé le 1er janvier, la présidence française du conseil de l’Union européenne (PFUE) a réellement été lancée en cette fin de semaine, quand la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et ses vingt-six commissaires se sont rendus à Paris, jeudi et vendredi, pour y rencontrer le président, le premier ministre, Jean Castex, et plusieurs membres de son gouvernement ainsi que des parlementaires.
Plutôt que de faire de longs discours sur l’Europe « souveraine », qu’il appelle de ses vœux depuis cinq ans qu’il est à l’Elysée, Emmanuel Macron a insisté sur sa volonté que la PFUE soit un « moment utile pour l’Europe ». Sur fonds de campagne électorale en France, à l’heure où l’euroscepticisme gagne du terrain, le président sait qu’il doit montrer, à cette occasion, que la construction communautaire peut améliorer la vie des Français.
Paris compte mener à terme les négociations entre les Vingt-Sept et le Parlement européen sur certains projets de directive, comme celui sur le salaire minimum européen, qui a pour objectif d’inciter les pays les moins disants socialement à augmenter les rémunérations les plus basses, ou les deux textes qui doivent permettre à l’UE de se doter d’une nouvelle régulation numérique.
Lancer la réforme de Schengen
L’Elysée veut également faire avancer certains dossiers, sur lesquels les Etats-membres ne se sont pas encore entendus. En ce qui concerne l’Europe de la défense, la France espère ainsi que les chefs d’Etat et de gouvernement européens adopteront, lors de leur rendez-vous fin mars, la « boussole stratégique », un livre blanc de la défense qui analyse les menaces auxquelles sont confrontés les Vingt-Sept et qui prévoit notamment la création d’une force de déploiement rapide de 5 000 hommes.
Elle a également pour ambition de lancer la réforme de Schengen, cet espace de libre circulation mis à rude épreuve ces dernières années par la crise migratoire, les attaques terroristes ou encore la pandémie. Si les Vingt-Sept s’accordent sur l’objectif – renforcer les frontières extérieures afin de limiter les contrôles aux frontières intérieures –, la manière d’y arriver suscite en revanche de nombreux débats.
Emmanuel Macron a aussi rappelé, vendredi, son souhait de trouver un compromis avec ses homologues sur le mécanisme d’ajustement aux frontières afin que l’UE puisse taxer les importations de biens produits dans des pays tiers aux normes environnementales moins strictes. Un sujet qui lui aussi divise, alors que certains pays, comme l’Allemagne, redoutent qu’il soit perçu comme une déclaration de guerre commerciale par les partenaires de l’UE, au premier rang desquels les Etats-Unis, quand d’autres craignent qu’il se traduise par une hausse des prix en ces temps d’inflation.
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