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Un an après l’assaut du Capitole, l’Amérique n’a pas pansé ses plaies

Des manifestants appellent à une « autopsie » de l’élection présidentielle de 2020, à Lansing (Etats-Unis), le 12 octobre 2021. JEFF KOWALSKY / AFP

Un an après l’assaut du Capitole par les partisans de Donald Trump qui voulaient empêcher la certification de l’élection de Joe Biden, l’Amérique est toujours aussi déchirée. Dans un discours commémoratif de ces événements qui ébranlèrent la démocratie américaine, le président américain avait prévu de dénoncer jeudi 6 janvier le rôle de son prédécesseur. Joe Biden « voit dans le 6 janvier [2021] le couronnement tragique de ce que quatre années de présidence Trump ont fait à ce pays », a dénoncé Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche, expliquant que M. Biden exposerait « la responsabilité particulière du président Trump dans le chaos » et dénoncerait « avec force le mensonge que propage l’ancien président » sur l’élection de 2020 prétendument truquée.

La cérémonie aurait pu marquer le redressement d’une Amérique ayant surmonté cette épreuve. Rien n’est réglé et l’Amérique que Joe Biden s’était promis de réconcilier n’a pas pansé ses plaies. 31 % des Américains et 68 % des républicains estiment que Donald Trump s’est fait voler la victoire, selon trois sondages constants du Public Religion Research Institute. Rien n’atteste pourtant de la moindre fraude dans l’élection de 2020.

Dans ce contexte délétère, les deux tiers des Américains estiment la démocratie menacée, selon une enquête CBS. Seuls 54 % d’entre eux sont fiers de la manière dont celle-ci fonctionne, contre 90 % en 2002, confirme un sondage pour le Washington Post et l’université de Maryland. Logiquement, l’ordre institutionnel n’est plus respecté : un tiers des sondés estiment que la violence contre le gouvernement peut être justifiée.

Voix dissidentes conspuées

Certes, les Américains estiment à 57 % que Donald Trump porte une responsabilité importante ou assez importante dans l’assaut du Capitole, mais ce taux tombe à 22 % chez les républicains. L’assaut du Capitole n’a donc pas empêché l’ancien président des Etats-Unis de maintenir son emprise sur le Parti républicain. Les voix dissidentes, comme la représentante du Wyoming Liz Cheney sont conspuées.

La stratégie de M. Trump reste chaotique. Il avait annoncé une conférence de presse ce jeudi 6 janvier dans son golf de Mar-a-Lago en Floride, mais il l’a finalement annulée, blâmant la partialité des médias. Selon la presse américaine, certains de ses conseillers ont estimé qu’il n’avait pas grand-chose à gagner à s’exprimer, tandis que de nombreux républicains ne souhaitaient pas remettre le sujet à l’ordre du jour. Donald Trump fait néanmoins figure de candidat favori des républicains pour l’élection présidentielle de 2024.

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