La Bourse de Paris a terminé en forte baisse de 1,72% jeudi, accusant le coup du changement de ton de la Réserve fédérale américaine qui se dirige vers la mise en place d’une politique monétaire plus stricte.
L’indice vedette CAC 40 a perdu 126,71 points à 7.249,66 points. La veille, il avait terminé en hausse de 0,81%, atteignant un record absolu en séance et en clôture.
Malgré cette baisse, entamée dès l’ouverture, la cote parisienne reste nettement dans le vert sur la semaine, de 1,35%.
La publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine a douché l’enthousiasme des investisseurs européens en ce début 2022.
« Ce qui est marquant, c’est le changement de ton de la Fed. Désormais, elle laisse entrevoir quatre hausses de ses taux directeurs, de 0,25%, au lieu de trois. De plus, elle ne parle plus de ralentir le rythme de ses rachats d’actifs sur les marchés, mais de baisser son bilan », et donc d’en vendre, explique à l’AFP Xavier Girard, expert en investissements financiers chez Milleis Banque.
Ces discussions ont eu lieu mi-décembre, lors de la dernière réunion de la Fed, mais leur teneur n’avait pas été retransmise aussi clairement par le président de l’institution Jerome Powell.
« Il y avait sans doute une volonté d’être progressif. Même quand les marchés sont partiellement préparés comme hier, il y a eu des remous », explique M. Girard.
L’économie américaine montre des signes de surchauffe, avec une inflation au plus haut depuis des décennies, mais aussi un marché du travail plus tendu, qui fait pression sur les salaires.
La hausse des taux directeurs est l’un des moyens couramment utilisés pour faire redescendre le thermomètre, quitte à réduire l’activité économique.
Cette politique a aussi pour conséquence de faire grimper les taux d’intérêt sur le marchés obligataire. « Depuis le 21 décembre, le taux américain pour les emprunts à 10 ans est passé de 1,40 à 1,73%, tandis que celui pour la France est passé de -0,01% à +0,26% », illustre M. Girard.
Même si les taux sont encore très bas, ce changement a des conséquences sur les types d’actions privilégiés par les investisseurs.
Tech et luxe dégringolent, la banque sourie
Grands gagnants depuis le début de la pandémie, la tech et du luxe ont été les plus handicapés.
Hermès a chuté de 4,62% à 1.504,50 euros, LVMH de 4,08% à 727,10 euros, Kering de 3,06% à 718,10 euros, ces trois valeurs ayant un poids prépondérant dans l’indice CAC 40.
Capgemini a reculé de 4,37% à 203,30 euros, Dassault Systèmes de 3,65% à 48,69 euros, et Téléperformance de 4,08% 378,10 euros.
La hausse des taux sur le marché obligataire faisait en revanche les affaires des banques.
Société Générale, qui s’est offert pour 4,9 milliards d’euros LeasePlan dans la location longue durée automobile, a pris 1,86% à 32,85 euros. L’opération se ferait via sa filiale ALD (+8,35% à 14,28 euros).
BNP Paribas a gagné 1,36% à 64,19 euros et Crédit Agricole 1,15% à 13,24 euros. La financière Axa a aussi pris 0,70% à 27,25 euros.
Par ailleurs, les moindres inquiétudes sur la dangerosité du variant Omicron continuaient de pénaliser les valeurs de santé (Eurofins Scientific -1,74% à 98,69 euros) et favorisé les industrielles (Renault +0,38% à 34,13 euros).
Le groupe de grande distribution Carrefour a fait encore mieux que la veille, prenant 6,29% à 18,34 euros alors que de nouvelles rumeurs sur une tentative de rachat par Auchan ont semblé crédibles aux investisseurs.
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