Cinq jours après le début d’une nouvelle année, la Corée du Nord a lancé un nouveau projectile non identifié dans la mer, ont annoncé, mercredi 5 janvier, la Corée du Sud et le Japon – premier test de ce type effectué par Pyongyang en 2022.
Selon l’armée sud-coréenne, la Corée du Nord a tiré ce qui est « présumé être un missile balistique » dans la mer située à l’est de la péninsule (mer du Japon, ou mer de l’Est selon l’appellation coréenne) vers 8 heures (0 h 10, heure française). « Les services de renseignement sud-coréens et américains l’analysent attentivement pour obtenir plus de détails », ont aussi fait savoir les chefs d’état-major interarmées de la Corée du Sud dans un communiqué.
Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a parlé d’un « possible lancement de missile balistique » sans manquer de regretter que « la Corée du Nord ait lancé des missiles en continu depuis l’an dernier ». M. Kishida a déclaré à la presse que le gouvernement japonais analysait également les détails, notamment le nombre de missiles qui avaient pu être lancés.
« Aucun dommage signalé »
« Aucun dommage n’a été signalé aux avions et aux navires japonais jusqu’à présent », a par ailleurs précisé le porte-parole du gouvernement japonais, Hirokazu Matsuno, ajoutant que le projectile semblait avoir « parcouru environ 500 kilomètres et être tombé en dehors de la zone économique exclusive du Japon ».
L’année 2021 a été marquée par des avancées majeures en matière d’armement pour la Corée du Nord, qui a affirmé avoir testé avec succès un nouveau type de missile balistique lancé depuis un sous-marin, un missile de croisière à longue portée et une arme lancée par un train et qu’elle a déclaré être une ogive hypersonique. Ce nouvel essai survient alors que Pyongyang n’a pas répondu à la proposition de Washington de rencontrer des représentants américains afin de négocier.
Les discussions avec les Etats-Unis sont au point mort depuis l’échec, en 2019, de la rencontre entre Kim Jong-un et Donald Trump, alors président des Etats-Unis. Depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, il y a un an, les Etats-Unis ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à rencontrer des représentants nord-coréens. Mais Pyongyang a jusqu’à présent rejeté cette offre, accusant Washington de mener des politiques « hostiles ».
Développement économique et sécurité alimentaire
Dans un discours prononcé la semaine dernière à l’issue d’une réunion plénière du Parti des travailleurs, Kim Jong-un a dit vouloir poursuivre son programme d’armement, sans mentionner les Etats-Unis. Contrairement aux années précédentes, où son allocution du Nouvel An portait essentiellement sur sa politique extérieure, le leader a fait du développement économique et de la situation alimentaire sa priorité, se bornant à affirmer qu’il gardait à l’esprit « l’environnement militaire dans la péninsule coréenne » et la situation internationale.
« Pyongyang envoie le message aux Etats-Unis qu’il ne changera pas et que c’est à Washington de céder », a expliqué Shin Beom-chul, chercheur de l’Institut coréen de recherche sur la stratégie nationale. Le régime nord-coréen, qui est sous le coup de sanctions internationales en raison de ses programmes militaires interdits, souffre de pénuries alimentaires.
La pression sur son économie a été renforcée par la fermeture des frontières ordonnée pour lutter contre la pandémie, mais cela n’a pas empêché Pyongyang de développer son programme d’armement, selon un rapport des Nations unies publié en octobre. Le dirigeant nord-coréen avait reconnu en juin que son pays faisait face à une « situation alimentaire tendue ». En octobre, un expert des droits de l’homme des Nations unies avait averti que les plus vulnérables étaient « menacés de famine ».
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