Une hausse de 18,6 %. C’est l’envolée des prix de l’énergie sur un an, selon le dernier taux d’inflation, publié par l’Insee le 4 janvier, qui estime à 2,8 % la hausse générale des prix en décembre, sur douze mois. L’explication ? L’explosion des prix du gaz, conséquence de la reprise économique et du très bas niveau des stocks, a rejailli sur ceux de l’électricité. Aujourd’hui, la situation est devenue incontrôlable. « Les prix du gaz sur le marché ont été multipliés par six ces derniers mois, ceux de l’électricité par quatre « , indique Sylvain Le Falher, cofondateur du comparateur Hello Watt. Le 30 septembre, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé un « bouclier tarifaire » en limitant à seulement 4 % l’augmentation des tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRV) qui aura lieu en février prochain. Toutefois, la « vraie » hausse qui sera d’environ 20 % aura lieu, entièrement ou en partie, en août, après la présidentielle.
Voilà pour les 70 % de clients soumis au régime des TRV. Les 30 % restants, liés à un opérateur alternatif, sont déjà en souffrance. Les abonnés de Bulb, Mega Energie ou ENI ont vu leur facture bondir de 30, 50, voire 100 %. « La hausse des prix a conduit en octobre 2021 à un surcroît de dépenses mensuelles d’énergie de 30 euros en moyenne par ménage par rapport à fin 2019 », indique l’Insee. L’Institut pointe que « le poids des dépenses d’énergie des ménages dans l’ensemble de leur consommation dépasse celui de l’automne 2018 », date du début du mouvement des « gilets jaunes ».
Une facture énergétique qui atteint 30 % du chiffre d’affaires
Côté professionnels, la situation n’est guère plus enviable. Les industries électro-intensives perdent en compétitivité. « On renonce à investir, dit Nicolas de Warren, président de l’Union des industries utilisatrices d’énergie. Avec des prix de l’électricité aussi élevés, personne ne va convertir sa chaudière au gaz en pompe à chaleur. » Depuis le 2 janvier, Nyrstar, l’unique producteur de zinc en France, a arrêté son usine d’Auby (Nord). Autres entreprises en situation délicate, celles dont les contrats ont pris fin au 31 décembre. C’est le cas du Château de Mus, un groupement foncier agricole près de Béziers. « Depuis le 15 décembre, mon fournisseur Engie ne me fait plus de proposition, déplore Bernard Julien, gérant du domaine. Les autres opérateurs que j’ai contactés ne me répondent pas. Seul EDF m’a fait une offre mais très chère et compliquée à résilier. Ma facture énergétique devrait passer de 40.000 euros par an à 110.000 » . Soit presque 30 % de son chiffre d’affaires. Et de conclure : « Ce n’est pas tenable. »
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