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la piste terroriste pointée du doigt après l’explosion du 4×4 d’assistance

Cinq jours après l’explosion du véhicule d’assistance ayant sévèrement blessé son pilote Philippe Boutron, les membres de l’équipe dénoncent une attaque terroriste.

Le mystère plane toujours sur les causes de l’explosion du véhicule d’assistance de l’équipe française Sodicars Racing, jeudi 30 janvier à Jeddah (centre ouest de l’Arabie saoudite) à deux jours du départ du Dakar. Sur les six occupants à bord, cinq sont sortis indemnes mais le pilote Philippe Boutron (61 ans), également président du club de football de l’US Orléans (National), a été sévèrement blessé aux jambes. Il a depuis été transféré à l’hôpital militaire de Percy (Clamart).

L’homme d’affaires allait participer à son neuvième Dakar et se rendait aux vérifications, en début de matinée (9h). L’explosion est survenue quelques centaines de mètres après son départ avant que le véhicule ne s’embrase. Son copilote Mayeul Barbet l’a alors sorti de l’habitacle avant qu’il ne soit transféré à l’hôpital. Depuis, l’origine de cette explosion est toujours inconnue. Les autorités saoudiennes ont d’abord parlé d’un simple accident. Une hypothèse fermement démentie par le co-pilote qui a assisté de très près à la scène.

« La bombe a été placée sous le pédalier du pilote »

« Ce n’est pas un accident mais bel et bien un attentat à la bombe! », assure Barbet sur le site de l’écurie. « L’explosion ne s’est pas produite au niveau du moteur comme tentent de le faire penser les autorités saoudiennes, elle s’est produite sous le véhicule, raconte au Parisien, Marie-France Estenave, l’attachée de presse de l’écurie girondine Sodicars Racing. Qu’est-ce qui peut produire une explosion sous un véhicule sinon un engin explosif? La bombe, car il faut appeler les choses par leur nom, a été placée sous le longeron, autrement dit sous une pièce placée sous le pédalier du pilote, ce qui explique pourquoi Philippe a été le seul blessé. »

« La direction de la course nous a demandé de nous taire »

« C’est bien une charge qu’il y avait sous le longeron du véhicule qui a pété, abonde Richard Gonzalez, patron de l’écurie qui suit le Dakar à bord d’un camion d’assistance rapide avec deux de ses mécaniciens, sur le site de France Bleu. J’étais sur place, j’ai les photos, j’ai tout vu, c’est bien un acte volontaire, il n’y a aucun doute là-dessus. » Dans un communiqué, Amaury Sport Organisation (ASO), organisateur de l’épreuve, a indiqué que la police saoudienne n’écartait « aucune possibilité, y compris celle d’un acte malveillant ». Le Quai d’Orsay, qui a appelé à la vigilance face à la menace terroriste en Arabie saoudite, s’est saisi de l’affaire.

Du côté de Sodicars Racing, société qui propose des services d’assistance aux pilotes avant et pendant la course (préparation et préparations), on s’étonne de la consigne passée de ne pas communiquer sur les faits lors des premières heures. « La direction de la course nous a demandé de nous taire car elle n’était pas du tout sûre qu’il s’agissait d’un attentat, a confié Marie-France Estenave sur France 3. Elle voulait temporiser avant le départ pour que tout se passe dans l’ordre et sans panique. Si les concurrents l’avaient appris certains auraient peut-être plié bagage. Nous avons aussi dû cacher la vérité à la famille pendant trois jours. Ça, j’avais beaucoup de mal à l’accepter. »

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