La fondatrice de Theranos, Elizabeth Holmes, reconnue coupable de fraude lundi, a un temps été considérée comme l’une des étoiles montantes de la Silicon Valley avant que sa start-up ne s’effondre avec fracas.
Son ascension comme sa chute ont suscité la fascination. Son procès a donné lieu au même engouement.
– Fans, journalistes et sosie –
La queue de journalistes et spectateurs espérant parvenir à la salle où se tenaient les audiences s’est souvent formée avant même le lever du soleil devant le tribunal fédéral de San José, au coeur de la Silicon Valley.
Des curieux auraient même payé d’autres personnes pour garder une place dans la file et décrocher un des tickets d’entrée distribués par les employés du tribunal.
Dès qu’Elizabeth Holmes apparaissait, souvent main dans la main avec sa mère, la foule se pressait pour prendre des photos.
Certains fans criaient leur soutien à son passage, poussant le juge Edward Davila à s’inquiéter de l’influence que cela pourrait avoir sur les jurés.
Une sosie est une fois venue se joindre aux journalistes et simples curieux. Elle avait adopté le look un temps favori de l’entrepreneuse: cheveux tirés en queue de cheval et vêtements noirs.
Fin novembre, à en croire des photos sur Twitter, une artiste a effectué une performance en proposant à la vente des perruques blondes, des pulls à col roulé noirs et des canettes de « boissons sanguines énergétiques ».
– Textos d’amoureux –
Choisissant une stratégie risquée, Elizabeth Holmes a témoigné pour sa défense, tentant par ses mots de contrer les dépositions de plus d’une trentaine de témoins de l’accusation.
Elle a cherché à convaincre les jurés qu’elle avait vraiment cru en sa technologie et qu’elle était sur le point de tenir ses promesses lorsque la start-up s’est effondrée.
Elle a retenu ses larmes quand elle a évoqué la relation, qu’elle estime abusive, avec son ex-directeur des opérations et partenaire dans la vie, Ramesh « Sunny » Balwani.
Selon Elizabeth Holmes, son partenaire la dénigrait régulièrement et la forçait à des relations sexuelles contre sa volonté, accusations qu’il a niées.
Le procureur a cherché à contrer ce témoignage en lui faisant lire à voix haute des textos d’amoureux qu’ils se sont échangés.
– Des tasses à son effigie –
Elizabeth Holmes est devenue le symbole d’une femme attaquée pour avoir employé une tactique souvent employée par les hommes dans la Silicon Valley: « fais semblant jusqu’à ce que tu y arrives ».
Ses plus ardents défenseurs, parfois surnommés « Holmies », n’hésitaient pas à afficher leur soutien: il est facile de trouver en ligne des tee-shirts, posters, tasses ou coques de téléphone à son effigie.
L’un des vendeurs de ces produits, enregistré sous le nom WeAreElizabethHolmes sur le site Etsy, a lancé un compte dédié sur Twitter.
Dans sa présentation, il met en avant une citation de l’entrepreneuse: « D’abord, ils vous prennent pour une folle, puis ils se dressent contre vous, et vous finissez par changer le monde ».
Elle avait prononcé ces mots à l’occasion d’une interview en 2015 au Wall Street Journal, qui commençait alors à émettre des doutes sur la technologie de Theranos.
– 10 milliards de dollars –
Elizabeth Holmes a expliqué à la barre qu’elle avait quitté la prestigieuse université de Stanford à 19 ans, préférant utiliser autrement l’argent mis de côté pour ses études.
Après la création de Theranos en 2003, elle est parvenue à récupérer 700 millions de dollars auprès d’investisseurs tout en gardant la majorité des parts dans sa start-up, valorisée jusqu’à 10 milliards de dollars en 2015.
Cette fortune sur papier a fait d’elle la première femme ayant elle-même fondée son entreprise à valoir autant.
Elle a assuré n’avoir jamais vendu un seul titre de Theranos, perdant tout avec la faillite. Elle a toutefois reçu plus d’un million de dollars de salaires pour son travail à la tête de la société.
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