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Expliquer-La transition politique du Soudan dans la balance Par Reuters

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© Reuters. Des manifestants défilent lors d’un rassemblement contre le régime militaire à la suite du coup d’État du mois dernier à Khartoum, au Soudan, le 30 décembre 2021. REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah

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(Reuters) – Le Soudanais Abdalla Hamdok a démissionné de son poste de Premier ministre, six semaines après avoir repris ses fonctions à la suite d’un coup d’État militaire en octobre.

Cette décision aggrave l’incertitude entourant l’avenir politique du Soudan et une transition vers les élections depuis la chute en 2019 du dirigeant de longue date Omar al-Bashir.

POURQUOI HAMDOK A-T-IL Démissionné ?

Hamdok https://www.reuters.com/markets/currencies/sudans-abdalla-hamdok-2022-01-02 avait été Premier ministre pendant plus de deux ans dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir entre les civils et l’armée, jusqu’à ce que le l’armée l’a renversé en octobre, accusant les politiciens d’hostilité envers l’armée.

En vertu d’un accord visant à renverser en partie ce coup d’État, il est revenu à la tête d’un gouvernement de technocrates, destiné à servir jusqu’aux élections de 2023. Mais son accord avec l’armée s’est heurté à l’opposition des principaux partis politiques et du mouvement de protestation qui avait renversé Bashir.

Hamdok avait déclaré qu’il ne resterait à son poste que s’il parvenait à mobiliser un soutien politique. Mais le 2 janvier, dans une allocution télévisée, il a déclaré qu’il n’avait pas été en mesure d’unir suffisamment les factions polarisées pour pouvoir avancer dans la transition.

« A nos forces armées et à tout l’appareil militaire : le peuple est l’autorité ultime », a-t-il déclaré.

PEUT-IL ÊTRE REMPLACÉ ?

Bien que les militants pour la démocratie se soient demandé si le style de recherche de consensus de Hamdok pouvait fonctionner au milieu des troubles politiques de la transition au Soudan, il était largement respecté dans son pays et un partenaire clé pour la communauté internationale.

Les chefs militaires ont travaillé dur pour le persuader de revenir après le coup d’État, et on ne sait pas à quelles autres personnalités ils pourraient faire appel ensuite.

CELA SIGNIFIE-T-IL UN CONTRLE MILITAIRE COMPLET ?

Depuis le retour d’Hamdok le 21 novembre, il a annulé certaines nominations à des postes de direction de l’État faites par l’armée après le coup d’État, y compris des vétérans de l’ère Bashir.

La tenue de ces inversions sera un test des intentions de l’armée.

Des personnalités pro-démocratie de premier plan, dont plusieurs anciens ministres, ont été libérées, bien que les arrestations de manifestants se soient poursuivies, tout comme la dispersion des manifestations par les forces de sécurité utilisant des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Les médecins disent que des dizaines de personnes ont été tuées depuis octobre.

Les « comités de résistance » qui organisent les manifestations et les partis politiques les plus en vue disent rejeter la négociation ou le partenariat avec l’armée.

POURQUOI EST-CE IMPORTANT?

Le sort de la transition déterminera l’équilibre des pouvoirs au Soudan, un pays de 46 millions d’habitants dans lequel un soulèvement populaire s’était échappé de décennies d’autocratie, de conflit interne et d’isolement économique sous Bashir.

Le gouvernement de Hamdok avait obtenu un accord pour un allégement de plus de 56 milliards de dollars de dette étrangère – une étape remise en question par le coup d’État. Il avait mené des réformes économiques douloureuses qui, selon lui, commençaient à porter leurs fruits dans un contexte de pénurie et de pauvreté généralisée.

Il avait également accepté de prendre des mesures pour suivre les autres États arabes dans la normalisation des relations avec Israël. Les autorités de transition avaient conclu un accord de paix partiel avec les rebelles dans le sud du Soudan et au Darfour, où les troubles et les déplacements se sont intensifiés.

Le cours du Soudan aura une incidence sur une région volatile bordant le Sahel, la mer Rouge et la corne de l’Afrique où les puissances internationales rivalisent d’influence. Le conflit dans la région du Tigré en Éthiopie a envoyé des dizaines de milliers de réfugiés au Soudan il y a un an et a ravivé les tensions sur les terres agricoles à la frontière contestée des voisins.

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