La pandémie a étiré les calendriers de maintenance des centrales nucléaires françaises, au point qu’un nombre record de sites sont à l’arrêt alors que s’amorce l’hiver, sans compter les centrales à l’arrêt pour incident technique.
La mise à l’arrêt des quatre réacteurs des sites de Chooz et Civaux au mois de décembre réduit ainsi de 4,5 GW l’offre du réseau électrique français dans une période critique. Par ailleurs, la production d’énergie éolienne a été particulièrement faible depuis novembre.
La production d’électricité d’origine nucléaire est affaiblie et pourrait sérieusement impacter le réseau national en cas de vague de froid intense. RTE annonce un niveau de vigilance renforcé sur l’approvisionnement en électricité pour la période hivernale, d’autant plus que les prix sont également soumis à une forte tension en Europe.
La France s’est retrouvée à plusieurs reprises depuis novembre obligée de recourir à de l’électricité venue des pays voisins alors qu’elle est normalement exportatrice à cette période, avec de fortes demandes sur la période du 20 au 22 décembre.
Mesures ciblées pour éviter le black-out général
La production issue du nucléaire ne pourra fournir que de 43 à 51 GW en janvier, « niveau le plus bas jamais atteint pour le parc nucléaire à cette période de l’année« , avertit RTE, ce qui pourra imposer des mesures ponctuelles pour soulager le réseau en cas de nécessité.
Credit : Fré Sonneveld / Stocksnap
Si le pays ne risque pas a priori de black-out généralisé, RTE mettra en service les dispositifs de délestage, à savoir la coupure d’électricité pour certains sites industriels identifiés (et préparés à cela) et une légère baisse de tension sur le réseau de distribution qui n’empêchera pas le fonctionnement des appareils électriques.
Si la situation devait s’aggraver, RTE n’exclut pas des « coupures ciblées de consommateurs« , à savoir des coupures d’électricité de deux heures maximum dans certaines zones géographiques, en tenant compte d’un certain nombre de critères et de la sensibilité des sites.
Le gestionnaire ne s’attend pas à une vague de froid sévère (au-delà de 4 degrés sous les normales de saison) qui imposerait de telles mesures au début du mois de janvier mais reste plus réservé pour fin janvier et février.
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