Face au variant Omicron du coronavirus, le gouvernement a tranché: les pharmacies vont perdre le monopole de la vente des autotests, une décision réclamée depuis des mois par la grande distribution, qui réveille d’anciennes rivalités avec les pharmaciens.
Cette autorisation est temporaire: l’arrêté publié mardi au Journal officiel précise que la vente hors pharmacie est autorisée « à titre exceptionnel et jusqu’au 31 janvier 2022 ».
Mais pour la grande distribution, c’est déjà une victoire. « C’est bien d’élargir le front et d’augmenter les disponibilités. On voit bien avec le variant Omicron que l’autotest est aujourd’hui un outil indispensable pour les réunions familiales », a commenté Michel-Edouard Leclerc, PDG des magasins E.Leclerc, auprès de l’AFP.
« Voilà un service attendu par nos clients, tout comme les masques et les gels », a tweeté le président de Système U, Dominique Schelcher.
Les autotests devraient arriver d’ici une dizaine de jours dans les rayons des grandes surfaces. Certaines enseignes, comme Carrefour, en avaient déjà commandé en mars. Celles qui sont installées dans des pays où les autotests sont déjà autorisés, comme l’Allemagne et la Belgique, disposent aussi de facilités d’approvisionnement.
Ces tests coûtent aujourd’hui de l’ordre de 4 à 5 euros l’unité en pharmacies. Lerclerc, Système U et Carrefour n’ont pas annoncé de prix de vente, mais ils affirment qu’ils vendront à prix coûtant.
– Comme les masques –
Chez Lidl, qui dit être « dans les starting-blocks depuis les autorisations pour passer commande », on assure que les autotests devraient être disponibles à la vente d’ici dix jours. E.Leclerc indique le même délai pour pouvoir en proposer dans l’ensemble de ses magasins. « D’ici le réveillon, je pense qu’il y en aura dans une centaine de centres E.Leclerc », précise Michel-Edouard Leclerc.
Les patrons de la grande distribution avaient déjà réclamé en avril de pouvoir vendre des autotests, à grand renfort de tribunes et de passages dans les matinales radio. Ces dernières semaines, en pleine cinquième vague de coronavirus, ils étaient repartis en campagne dans les médias, estimant que cela pourrait constituer une arme de plus pour lutter contre la propagation du virus.
De leur côté, les pharmaciens militaient pour garder le monopole sur la vente de ces dispositifs médicaux, se justifiant par leur rôle de conseil et la volonté de préserver le marché de la santé des appétits de la grande distribution.
« Les autotests ne sont pas une simple marchandise à mettre en GMS [grandes et moyennes surfaces, NDLR]. Je le répète l’encadrement par un professionnel de santé est fondamental. Nous n’allons pas en rester là », a réagi sur Twitter Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
M.Besset soutient que cette mesure est « un renoncement à la stratégie de tracing » de l’épidémie et indique qu’il se rendra à une rencontre avec le ministère de la Santé à midi sur le sujet.
Une polémique similaire avait eu lieu au début de la pandémie avec les masques, qui ne pouvaient pas être vendus dans le commerce. Finalement, les grandes surfaces avaient pu commencer à en vendre en mai 2020, non sans avoir été accusés d’avoir constitué des « stocks cachés », après une période où la France manquait de masques.
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