Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a annoncé dimanche 26 décembre l’adoption par son gouvernement d’un plan de développement du plateau du Golan sans précédent, à hauteur d’1 milliard de shekels (environ 280 millions d’euros). Pour l’occasion, un conseil des ministres spécial a été organisé dans le petit kibboutz de Mevo Hama, 450 habitants et une vue imprenable sur le lac de Tibériade. Presque toutes les tendances politiques de cette coalition hétéroclite, de gauche à droite, étaient représentées. Seuls les ministres arabes manquaient à l’appel.
Cela fait tout juste quarante ans qu’Israël a unilatéralement – et donc illégalement aux yeux de la communauté internationale – annexé le territoire syrien qu’il occupait depuis la fin de la guerre des Six-Jours en 1967. Le Conseil de sécurité de l’ONU a estimé dans sa résolution 497 de décembre 1981 que l’annexion était « nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international ». Selon M. Bennett, une combinaison unique de facteurs a mené à ce moment « historique » : la reconnaissance en 2019 de la souveraineté israélienne sur le Golan par Donald Trump, alors président des Etats-Unis, et « le fait que l’administration de Joe Biden ait clarifié qu’il n’y avait pas de changement de cette politique » ; les dix ans de guerre civile en Syrie, qui ont décrédibilisé toute notion de retour du territoire au gouvernement Assad.
Le plan du gouvernement mise surtout sur l’implantation. « Le but… est de doubler le nombre de résidents [israéliens] sur le plateau du Golan, donc d’ajouter 23 000 résidents [juifs] », résume le communiqué du gouvernement. Dans cette optique il s’est engagé à construire dans les cinq ans, 7 300 logements dans des colonies existantes, dont le chef-lieu administratif, Qatzrin, et 6 000 dans deux nouveaux villages. Ces nouveaux logements seront construits selon un système d’obtention de permis de construire dédié et accéléré. Près de 90 millions d’euros seront aussi investis dans l’infrastructure et le développement économique local (notamment dans le tourisme et les nouvelles technologies).
« Tout va changer »
Toute une partie de la population est oubliée. « On ne parle que des populations juives », regrette sans surprise Wael Tarabieh, du centre Al-Marsad des droits de l’homme dans le Golan. Il fait partie de la communauté de druzes syriens qui sont restés après 1967. Ils sont environ 25 000 aujourd’hui, massés dans quatre villages dans le nord-ouest du territoire. La plupart refusent de délaisser leur identité syrienne : seuls 15 % d’entre eux ont fait le choix de prendre la nationalité israélienne.
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