Un Français, Benjamin Brière, est détenu en Iran depuis plus d’un an et demi pour « espionnage ». Il a commencé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention, a annoncé sa famille, lundi 27 décembre.
« Benjamin a commencé la grève de la faim le 25 décembre parce qu’il n’a pas eu le droit de nous appeler pour les fêtes de Noël, mais aussi pour dénoncer les maltraitances qu’il a subies depuis vingt mois », a déclaré sa sœur à l’Agence France-Presse (AFP).
M. Brière, 36 ans, a été arrêté en mai 2020 pour avoir pris « des photographies de zones interdites » avec un drone de loisirs dans un parc naturel iranien, selon son avocat. Le Français s’est toujours présenté comme un touriste, démentant toutes les accusations qui pèsent sur lui.
Jugé pour « espionnage » et « propagande »
Benjamin Brière est détenu dans la prison de Valikabad, à Mashhad, dans le nord-est de l’Iran. « Il ne voit aucune évolution dans sa situation », a encore déploré sa sœur. D’après elle, il a été arrêté alors qu’il traversait l’Iran en touriste, à l’occasion d’un long voyage en van aménagé entamé en 2018.
En mai, son avocat iranien avait fait savoir que M. Brière serait jugé pour « espionnage » et « propagande » contre le système politique de la République islamique d’Iran. L’espionnage est passible de la peine de mort dans ce pays.
Le ministère français des affaires étrangères a jugé « incompréhensibles » ces accusations. « Il est pris en otage sans raison. C’est complètement illégal, on ne sait rien. Benjamin a besoin de plus de diplomatie française », a ajouté la sœur du Français.
Seul occidental détenu sans passeport iranien
L’Iran retient plus d’une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d’otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères. Au cours des dernières années, la République islamique a en effet procédé à plusieurs échanges de détenus avec des pays étrangers. M. Brière est le seul occidental connu détenu en Iran à ne pas avoir de passeport iranien.
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est détenue depuis juin 2019 et a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour atteintes à la sécurité nationale. Elle est aux arrêts domiciliaires depuis octobre 2020. Son compagnon, Roland Marchal, également chercheur, avait été détenu avec elle avant d’être libéré en mars 2020, après que Paris eut libéré l’ingénieur iranien Jalal Rohollahnejad, dont les Etats-Unis réclamaient l’extradition pour violation des sanctions américaines contre l’Iran.
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