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Lors d’une manifestation prorusse, à Bamako, le 28 mai 2021, quatre jours après le coup d’Etat militaire. NICOLAS REMENE/LE PICTORIUM/MAXPPP
Après plus de trois mois de rumeurs et de pressions qui semblent donc s’être révélées vaines, les autorités françaises ont considéré, jeudi 23 décembre, qu’un certain nombre d’éléments matériels leur permettait d’affirmer officiellement que le controversé Groupe Wagner – jugé proche du Kremlin et qui n’apparaît jamais légalement – avait commencé un début de « déploiement de mercenaires » au Mali. Une prise de position inattendue sur la forme – un communiqué conjoint de quinze pays – et périlleuse sur le fond, une relative incertitude demeurant sur le profil et les intentions des hommes en uniforme observés au Mali ces derniers jours.
« Nous, partenaires internationaux, résolus à soutenir le Mali (…), condamnons fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien », énonce ainsi le communiqué cosigné par le Canada et tous les pays européens intervenant militairement d’une façon ou d’une autre au Mali – que ce soit pour de la formation (comme l’Allemagne), du soutien matériel (comme le Royaume-Uni) ou au sein de « Takuba », cette coalition de forces spéciales regroupant dix Etats, dont l’Estonie, la Belgique, et l’Italie.
Les signataires du texte regrettent « la décision des autorités de transition maliennes d’utiliser des fonds publics déjà limités pour rétribuer des mercenaires étrangers ». Ils visent aussi clairement la Russie, responsable, selon eux, « d’un soutien matériel au déploiement du Groupe Wagner », et appellent Moscou « à se comporter de manière responsable ». Le communiqué rappelle à ce titre les sanctions prises, le 13 décembre, par l’Union européenne, à l’encontre de huit personnes et trois sociétés liées au Groupe Wagner.
Rotations aériennes suspectes
Les motifs de l’inquiétude de Paris et de ses partenaires ont été précisés, jeudi, par des sources gouvernementales. Ils concernent principalement des « installations de type militaire permettant l’accueil d’un nombre significatif de mercenaires ». Des moyens déployés « de manière urgente », « à l’aéroport de Bamako », ont ajouté ces sources, indiquant que « quand on commande une quantité importante de nourriture (…), c’est qu’on prévoit un accueil à brève échéance ». « L’ensemble de cette opération a fait l’objet de transferts aériens impliquant des moyens des forces armées russes et a été supervisé localement par des opérateurs du Groupe Wagner », ont-elles souligné.
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