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Les Nigérians fêtent « Detty December » en dépit du Covid-19

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LETTRE DE LAGOS

La piste de danse du Moist Beach Club  Oniru, où se produit le célèbre DJ sud-africain Black Coffee, à Lagos, le 22 décembre 2021. LIZA FABBIAN POUR « LE MONDE »

Se déplacer dans Lagos un soir de décembre relève bien souvent du tour de force tant la circulation est dense sur les principaux axes de la ville. Les véhicules progressent pare-chocs contre pare-chocs dans la clameur des vendeurs de rue et les sirènes des escortes de sécurité. En cette saison, le cœur culturel et économique du Nigeria et ses quelque 20 millions d’habitants sont pris d’une frénésie encore plus intense que d’ordinaire. Chaque soir, les nombreux bars, restaurants et boîtes de nuit sont pris d’assaut par les fêtards. C’est « Detty December », une formule dérivée de l’anglais « Dirty December », littéralement « décembre sale » en français.

« Cela évoque la sueur et la danse. Si tu vas dans un club et que tu t’amuses à fond, tu vas en ressortir sale », explique Mayowa Balogun, qui travaille dans l’événementiel entre Lagos et Toronto. Scolarisé en Amérique du Nord dès le lycée, le jeune homme de 28 ans est toujours revenu passer ses vacances de fin d’année au Nigeria, comme d’autres rentrent au village. « C’est plus facile d’atterrir ici et de s’intégrer à cette période, puisque tout le monde est là et tout le monde est libre ! », se réjouit ce spécialiste de la scène musicale nigériane.

Une affiche annonçant le concert de Wizkid sur la Landmark Beach, à Lagos, le 23 décembre 2021. LIZA FABBIAN POUR « LE MONDE »

Diaspora et afrobeats

En fin d’année, les artistes aussi sont de retour au pays. Chaque soir, les plus grands noms de l’afrobeats jouent à domicile, en solo ou dans le cadre d’un des nombreux festivals organisés à partir de la mi-décembre à Lagos et Abuja. Même si le prix des tickets est plutôt élevé pour le marché local, il est possible de voir se produire toutes les stars de l’afropop nigériane en l’espace de quelques jours, de Wizkid à Davido en passant par le géant Burna Boy – de passage à Lagos entre deux dates internationales.

En 2020, la tradition avait été mise à mal par la crise sanitaire mondiale, mais cette année, Detty December a repris des couleurs en dépit de l’explosion des cas de Covid-19. Mardi 21 décembre, le pays a enregistré son plus fort taux de contamination depuis le début de la pandémie (2 123 nouveaux cas). Mais ces chiffres – largement sous-estimés en raison de la difficulté d’accès aux tests de dépistage – sont loin de décourager les fêtards. « J’ai quand même eu peur jusqu’à la dernière minute que mes billets d’avion soient annulés », assure Bolu Adeyeye, qui travaille dans le marketing digital à Birmingham. « L’an dernier, tout ça était si compliqué que j’avais laissé tomber, mais cette fois, j’avais beaucoup trop le mal du pays. »

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