Kiril Petkov, 41 ans, a été nommé premier ministre de la Bulgarie, le 13 décembre, après avoir remporté, à la surprise générale, les législatives du 14 novembre, avec son parti anticorruption, Nous continuons le changement. Cet entrepreneur, qui a grandi au Canada et a été formé à Harvard, se revendique fermement pro-européen dans ce pays qui reste le plus pauvre de l’Union.
Votre principale promesse électorale est de lutter contre la corruption endémique en Bulgarie. Comment allez-vous vous y prendre ?
Pendant la campagne, le slogan de notre parti était même « Tolérance zéro pour la corruption ». Pas une simple diminution ou un meilleur contrôle : tolérance zéro ! Il n’y aura aucune exception pour quiconque utilise les ressources publiques pour son propre bénéfice. La première étape consistera à créer une agence anticorruption très forte, qui disposera de pouvoirs d’investigation et pourra intervenir si les poursuites judiciaires ne commencent pas. Ce sujet deviendra aussi une priorité absolue du ministère de l’intérieur. De son côté, le Parlement a créé une commission anticorruption qui pourra se pencher sur les ministères et les administrations publiques. En même temps, nous nous acheminons vers l’idée de changer le Conseil supérieur de la magistrature et, potentiellement, le procureur général.
Mais il refuse de démissionner et vous n’avez pas la majorité des deux tiers nécessaire pour le forcer à partir…
Si nous avons une agence anticorruption qui fonctionne vraiment, nous pourrons attraper quelques personnes corrompues du côté du parquet, mettre plus de pression pour obtenir du changement et les faire démissionner. Je comprends la séparation des pouvoirs et l’indépendance du système judiciaire, nous savons que nous sommes limités par le cadre constitutionnel et par l’Etat de droit, mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir en restant dans ce cadre.
Etes-vous prêt à changer la mentalité des nombreux Bulgares qui s’accommodent de la corruption ?
Si nous n’arrivons pas à éradiquer la corruption d’ici quatre ans, il n’y a absolument aucun intérêt à être ici. Je ne crois pas que l’argent de la corruption accélère les projets, comme on le dit parfois. Tous les pays qui ont été en mesure de l’éradiquer ont un PIB par habitant plus élevé. Lutter contre la corruption permet d’assurer le développement socio-économique, d’attirer les investissements et d’obtenir une meilleure image de marque pour le pays.
Votre pays affiche le plus faible taux de vaccination de l’Union européenne (UE). Que comptez-vous faire ?
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