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Covid-19 : portrait-robot du variant Omicron, un mois après son apparition

Publié le : 23/12/2021 – 17:36Modifié le : 23/12/2021 – 17:39

Risques d’hospitalisation, efficacité des vaccins, contagiosité… France 24 fait le point sur ce qu’on sait du variant Omicron, apparu en novembre en Afrique du Sud.

Il sème la zizanie en cette période de fêtes de fin d’année et donne l’impression d’une épidémie sans fin. Avec sa contagiosité exceptionnelle, Omicron provoque le retour de nombreuses restrictions sanitaires à travers le monde et fait à nouveau planer une ombre sur la reprise de l’économie mondiale.

Un mois après sa découverte, France 24 dresse le portrait-robot de cet ennemi public numéro 1 à la lumière des dernières études scientifiques et du retour d’expérience des pays les plus durement touchés par cette cinquième vague du Covid-19.

Un variant « aussi contagieux que la rougeole”

C’est sans doute la caractéristique la plus frappante d’Omicron. Dès la mi-décembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait alerté sur la contagiosité stupéfiante d’Omicron, qui se propage « à un rythme que nous n’avons jamais vu avec aucun autre variant ».

Dans un entretien accordé le 19 décembre à CNN, le docteur Jonathan Reiner, professeur de médecine à l’université George Washington aux États-Unis, assure qu’ »Omicron est le virus le plus contagieux jamais connu (…). C’est peut-être le virus le plus contagieux auquel notre civilisation a été confrontée ». Selon lui, Omicron est « aussi contagieux que la rougeole ».

Dans les pays du monde entier, même ceux présentant les plus larges couvertures vaccinales, le nombre des contaminations s’affole. Au Royaume-Uni, 106 000 cas ont été recensés en 24 heures mercredi, un record depuis le début de l’épidémie.

En France, « on dépassera très vraisemblablement les 100 000 contaminations par jour d’ici à la fin du mois », a expliqué le ministre de la Santé, Olivier Véran. Le pays pourrait même connaître des « centaines de milliers » de cas d’infection par jour au mois de janvier, a prévenu jeudi Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, lors d’une visio-conférence.

Plus largement, Omicron pourrait être dominant en Europe d’ici mi-janvier, selon la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Cependant, les nouvelles d’Afrique du Sud, premier pays dans lequel a été détecté ce variant, semblent encourageantes. Dans la province du Gauteng, l’épicentre de la pandémie, où se situent Johannesburg et la capitale Pretoria, on ne comptait plus que 3 300 cas le 21 décembre contre 16 000 dix jours plus tôt. Si la prudence reste de mise, l’hypothèse d’une cinquième vague plus courte que les précédentes suscite une lueur d’espoir au sein de la communauté scientifique.

Omicron a priori moins dangereux que Delta

Plusieurs études publiées ces dernières semaines semblent rejoindre les observations des hôpitaux sud-africains : le variant Omicron serait moins susceptible de provoquer des formes graves de la maladie. 

Par exemple, en Angleterre, l’Imperial College London a comparé des cas d’Omicron avec des cas de Delta détectés entre le 1er et le 14 décembre derniers. Résultat : les individus positifs au variant Omicron ont un risque réduit de 40 à 45 % de subir une hospitalisation entraînant un séjour d’une nuit ou plus par rapport aux personnes contaminées par le variant Delta.

L’Institut national des maladies transmissibles (NICD) sud-africain a également suggéré mercredi une dangerosité moindre d’Omicron, de l’ordre de 80 % pour les personnes contaminées. Des résultats spectaculaires à relativiser selon les scientifiques car la population sud-africaine est beaucoup plus jeune qu’en Europe ou aux États-Unis. Par ailleurs, 60 à 70 % des Sud-Africains auraient déjà été infectés une fois par le virus, conduisant sans doute à une meilleure réponse immunitaire.

Autre bémol : même si le risque de développer une forme grave semble moins important avec Omicron, les hôpitaux ne sont pas à l’abri d’un afflux de patients dans les prochaines semaines. Le nombre de contaminations est en effet si élevé que mécaniquement le nombre d’hospitalisations pourrait être à son tour exponentiel en cette période hivernale. 

Un variant plus résistant aux vaccins

Selon les données disponibles, les schémas vaccinaux à deux doses ne seraient pas suffisants pour faire diminuer sensiblement les risques d’hospitalisation après une infection à Omicron. En cause selon les virologues, les nombreuses mutations qui affectent la structure de sa protéine « spike », la clé qui permet au SARS-CoV‑2 de pénétrer dans nos cellules.

Plusieurs résultats présentés ces derniers jours montrent l’extraordinaire capacité d’Omicron à contourner nos défenses immunitaires, même en étant vacciné. Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire britannique, un schéma à deux doses d’AstraZeneca de plus de 15 semaines serait inefficace.

Une autre étude publiée le 16 décembre par l’Institut Pasteur confirme cette baisse de la résistance des anticorps monoclonaux, même chez les personnes doublement vaccinées. En revanche, celle-ci montre que le virus est neutralisé à hauteur de 75 % par la dose de rappel d’un vaccin à ARN messager.

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Après Pfizer/BioNTech et Moderna, AstraZeneca a assuré jeudi qu’un rappel vaccinal augmentait nettement la protection contre le virus. Les premiers résultats de laboratoire concernant le vaccin Novavax semblent aller dans le même sens. Les données manquent toutefois pour savoir combien de temps dure cette protection. En revanche, Janssen n’a pas encore publié ses données, mais des études en cours tendent à montrer que la grande majorité des personnes ayant reçu ce vaccin monodose ne développent pas d’anticorps neutralisants contre Omicron.

Mais face aux inégalités d’accès à la vaccination dans le monde, le patron de l’OMS a mis en garde mercredi contre l’illusion selon laquelle il suffirait d’administrer des doses de rappel pour se sortir de la pandémie de Covid-19.

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