L’espoir de retrouver des survivants est quasi-nul. Après une victime retrouvée mercredi à la suite d’un glissement de terrain, un sauveteur a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) qu’un deuxième corps a été repêché dans la matinée de jeudi 23 septembre, dans le lac en contrebas de la colline qui s’est effondrée.
Des dizaines de mineurs de jade sont portés disparus après ce glissement de terrain à Hpakant, au nord de la Birmanie, près de la frontière chinoise, dans ce haut lieu de l’extraction de jade.
Les secouristes qui fouillent le lac et les décombres à la recherche de survivants ont d’abord déclaré qu’au moins 70 personnes étaient portées disparues, avant d’ajouter qu’ils essayaient toujours de confirmer ce chiffre.
« Il a plu la nuit dernière, la falaise de la décharge pourrait être fissurée, donc nous ne pourrons commencer que lorsque le soleil se lèvera et que le brouillard se dissipera », a déclaré à Ko Jack, de l’Organisation des secours birmans. Ko Nyi, un autre sauveteur, a déclaré que la température de l’eau à l’aube était trop froide pour que les plongeurs puissent y pénétrer. « Si les cadavres ne flottent pas aujourd’hui, ils apparaîtront les jours suivants, c’est la nature », a-t-il ajouté.
Un commerce lucratif mais mal réglementé
Selon un activiste local, des centaines de travailleurs sont retournés à Hpakant pendant la saison des pluies pour prospecter dans les mines à ciel ouvert, malgré l’interdiction imposée par la junte jusqu’en mars 2022. La pression accrue exercée par le poids de la terre et des rochers déversés a entraîné le bas de la colline vers le lac voisin, a expliqué un sauveteur.
Des dizaines de personnes meurent chaque année en travaillant dans le commerce lucratif mais mal réglementé du jade, où des travailleurs migrants mal payés extraient des pierres précieuses très convoitées en Chine.
Le jade et d’autres ressources naturelles abondantes dans le nord de la Birmanie, notamment le bois, l’or et l’ambre, ont contribué à financer les deux camps d’une guerre civile qui dure depuis des décennies entre les insurgés de l’ethnie Kachin et les militaires. Les civils sont souvent pris au piège dans la lutte pour le contrôle des mines et de leurs revenus lucratifs, tandis qu’un trafic de drogue et d’armes aggrave encore le conflit.
De fortes pluies de mousson ont provoqué en 2020 le pire drame de cette nature, avec 300 mineurs ensevelis après un glissement de terrain dans le même massif de Hpakant. Le commerce du jade génère plus de 30 milliards de dollars par an, près de la moitié du Produit intérieur brut de la Birmanie.
Le coup d’Etat de février a anéanti toute chance d’aboutir à une réforme du secteur entamée sous Aung San Suu Kyi, a jugé l’organisme de surveillance Global Witness dans un rapport paru en 2021.
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