Le typhon Rai, le plus puissant à frapper les Philippines cette année, a fait au moins 375 morts et plus de 400 000 déplacés, ravageant des régions entières où un ravitaillement en eau potable et en nourriture devient de plus en plus urgent. Mardi, les ONG ont lancé un appel à l’aide internationale pour venir en aide aux victimes.
Les opérations de secours continuaient, mardi 21 décembre, pour acheminer de la nourriture et de l’eau vers les îles des Philippines ravagées par le typhon Rai, qui a fait au moins 375 morts.
Face à l’ampleur du désastre, les organisations humanitaires ont lancé des appels à l’aide pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes laissées sans abri.
Selon l’agence nationale de gestion des catastrophes, plus de 400 000 personnes ont trouvé refuge dans des centres d’évacuation ou chez des proches, après que leurs maisons ont été endommagées ou détruites, jeudi dernier, par le typhon le plus puissant à frapper le pays cette année.
Au moins 375 personnes ont été tuées et des centaines blessées dans les régions du sud et du centre de l’archipel, où le typhon a arraché des toits, déraciné des arbres, détruit des maisons en bois et privé des villes entières d’électricité.
« Nos stocks de nourriture seront bientôt épuisés, probablement dans quelques jours ou demain », a déclaré Simplicia Pedrablanca, maire d’une ville des îles Dinagat, à la station de radio locale DZBB.
L’une des îles les plus durement touchées est Bohol, connue pour ses plages et ses sites de plongée sous-marine, où au moins 96 personnes sont mortes, a déclaré le gouverneur de la province, Arthur Yap, sur Facebook.
Pillages et pannes d’électricité
Arthur Yap a déclaré que la province était à court d’argent et a supplié le gouvernement d’envoyer des fonds pour fournir eau potable et nourriture aux familles en détresse.
« Si vous n’envoyez pas d’argent pour acheter de la nourriture, envoyez des soldats et la police parce qu’il y aura des pillages ici », a prévenu Arthur Yap dans une interview à la radio DZBB.
Alors que d’autres régions du pays se préparent à fêter Noël, la province « est dans une situation semblable à (celle dans laquelle l’avait laissée) Yolanda », a-t-il dit en utilisant le nom local du typhon Haiyan de 2013, le plus meurtrier que les Philippines aient connu, qui avait fait plus de 7 300 morts ou disparus.
Sur l’île voisine de Negros, Carl Arapoc, 23 ans, a déclaré à l’AFP qu’il n’y avait plus d’électricité et que sa famille utilisait du bois flotté pour cuisiner.
Des destructions importantes ont également été enregistrées sur les îles de Siargao, Dinagat et Mindanao, les plus touchées lorsque les vents ont soufflé à 195 km heure.
L’armée déployée
« C’était vraiment, vraiment mauvais, la tempête la plus forte que j’aie jamais vue de ma vie », a déclaré Tal Oran, un Israélien vivant dans la ville touristique de Siargao, General Luna.
Le secrétaire à la Défense, Delfin Lorenzana, a ordonné à l’armée de déployer des navires, des bateaux, des avions et des camions pour acheminer de la nourriture, de l’eau potable et des fournitures médicales aux survivants.
La Croix-Rouge envoie aussi de l’aide vers les îles de Siargao et Bohol, des destinations touristiques déjà à la peine après dix-huit mois de restrictions anti-Covid.
« L’appel d’urgence de la FICR nous aide à agir rapidement et à faire tout notre possible pour aider les personnes et les familles à se remettre sur pied », a déclaré Alberto Bocanegra, responsable de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge aux Philippines.
L’organisation a lancé un appel aux dons afin de récolter 22 millions de dollars (19,5 millions d’euros) pour les aides d’urgence et de reconstruction.
Le Royaume-Uni s’est engagé à verser environ un million de dollars à la FICR, tandis que le Canada a promis une aide d’environ 2,3 millions de dollars.
Des typhons de plus en plus puissants
Lundi, des centaines d’habitants de Surigao, à l’extrémité nord de Mindanao, se sont massés sur un terrain de basket pour une distribution de nourriture.
« Jamais de toute ma vie je n’ai connu un tel typhon », a déclaré l’évêque catholique Antonieto Cabajog à Surigao à une agence de presse catholique.
Rai est particulièrement tardif dans la saison, la plupart des cyclones tropicaux dans l’océan Pacifique se formant entre juillet et octobre.
Une autre tempête pourrait être en route. L’agence météorologique nationale a prévenu qu’une zone de basse pression se déplaçait vers Mindanao et avait « 30 à 40 % de chances de se transformer en dépression tropicale ».
Les scientifiques préviennent depuis longtemps que les typhons deviennent de plus en plus puissants à mesure que le réchauffement climatique s’accélère.
Les Philippines, classées parmi les pays les plus exposés au changement climatique, sont balayées par près de 20 tempêtes tropicales ou typhons chaque année qui détruisent généralement récoltes, habitations et infrastructures dans des régions déjà pauvres.
Avec AFP
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