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Mike Adamson et Philippe Da Costa : « La responsabilité partagée de l’accueil constitue le seul horizon désirable »

Tribune. Le 24 novembre, 27 femmes, hommes et enfants tentant de rejoindre le Royaume-Uni depuis Calais (Pas-de-Calais) sont morts noyés dans la Manche. Ce drame, au triste record depuis 2018, est un coup supplémentaire porté à notre commune humanité. Aucun pays ne peut à lui seul résoudre cet enjeu global et complexe. Mais, en ce moment même, alors que nous avons besoin que les Etats travaillent ensemble, il semble que les portes se ferment.

Parce que personne ne souhaite voir une nouvelle tragédie se produire dans la Manche, les gouvernements français et britannique doivent travailler de concert et maintenir les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour sauver des vies.

Les Croix-Rouge française et britannique, membres fondateurs du plus grand mouvement humanitaire mondial, partagent la conviction qu’une réponse basée sur la solidarité et la responsabilité partagée de l’accueil constitue le seul horizon désirable. Chacun doit y prendre sa part. Par conséquent, nous accomplissons notre devoir au secours de ceux qui risquent tout pour un autre destin, et ce de façon inconditionnelle. Chaque jour, nos bénévoles et salariés, depuis des années, viennent en aide aux personnes exilées à la frontière franco-britannique aux côtés de nombreuses autres associations et habitants dont la volonté ne faiblit pas.

Processus de déshumanisation

Notre espace humanitaire doit être préservé pour nous permettre d’intervenir au service des voyageurs de cette terrible odyssée, qui, après avoir souvent fui le pire chez eux, suivent une route pavée de dangers et d’insécurité. Ceux qui l’empruntent peinent à répondre à leurs besoins de base : accès à l’hygiène, à l’eau potable, aux soins… Leur parcours est jalonné de passeurs et de trafiquants dont la misère est le fond de commerce. Surtout, leur parcours d’exil se présente bien souvent comme un processus de déshumanisation, qui anéantit leur vie dans sa dimension biographique. Etre en vie sans se sentir vivant.

D’autres périssent dans ce périple. Aussi, sur le littoral, des deux côtés de la Manche, les équipes de rétablissement des liens familiaux participent à l’identification des dépouilles, accompagnent les familles de personnes décédées, aux côtés des autorités, et permettent aux vivants de maintenir le contact avec leurs proches. Nous travaillons à la mise en place de points d’accueil adaptés pour répondre à l’urgence humanitaire, apporter l’accès aux premiers soins, à l’information, et aux dispositifs de protection de l’enfance. Notre coopération n’a qu’un but : qui qu’ils soient, d’où qu’ils partent et où qu’ils aillent, l’entraide doit être présente à chaque étape du chemin des exilés.

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