Le sujet n’avait pas totalement disparu de leurs discussions, mais il était passé au second plan depuis cet été. Jeudi 16 décembre, la pandémie de Covid-19 a de nouveau été au cœur des échanges entre les chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui se sont retrouvés à Bruxelles pour leur dernier rendez-vous de l’année. L’apparition du variant Omicron, qui, à en croire la Commission, pourrait devenir dominant en Europe d’ici à mi-janvier, est venue bousculer le semblant de retour à la normale sur le Vieux Continent, permis par la montée en puissance de la vaccination.
« Omicron a fait péter l’agenda », s’exclame un diplomate. Jeudi matin, en effet, les Vingt-Sept, qui étaient censés aborder trois sujets – la situation sanitaire, la résilience de l’Union européenne (UE) et la hausse des prix de l’énergie –, ont exclusivement parlé Covid. « C’est une course contre la montre », a commenté le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, alors que le nouveau variant se propage à grande vitesse et que la vaccination reste la principale arme. Aujourd’hui, 67 % de la population européenne a reçu deux injections, mais ce taux est inférieur à 50 % dans trois pays (Bulgarie, Roumanie, Slovaquie), la Croatie étant pour sa part à peine au-dessus (50,4 %). Quant à l’administration d’une dose de rappel, elle progresse mais ne concerne, à ce jour, que 18 % des Européens.
« La réponse » au variant, c’est « l’accélération de nos programmes de vaccination », a poursuivi M. Mitsotakis. La veille, le dirigeant grec avait envoyé un autre message, en annonçant que, désormais, pour venir dans son pays, il faudrait présenter un test PCR, que l’on ait auparavant été immunisé, ou pas. Une décision qui revient, de fait, à nier l’utilité du passe sanitaire européen, mis en place pour permettre à ses détenteurs de circuler librement au sein de l’UE. Jeudi, il a précisé que ces nouvelles contraintes ne s’appliqueraient que durant la période de Noël, « afin de gagner du temps et d’injecter autant de troisièmes doses que possible ».
Initiatives individuelles
Athènes n’est pas seul, ces derniers jours, à avoir mis à mal le certificat sanitaire européen et la libre circulation au sein de l’espace communautaire. Plus tôt en décembre, le Portugal et l’Irlande avaient déjà fait des annonces similaires. En début de semaine, Rome a aussi décidé que les personnes vaccinées devront désormais effectuer un test PCR ou un test rapide à leur arrivée ; les autres devront, en plus, effectuer un isolement de cinq jours. Le gouvernement de Mario Draghi n’a pas jugé utile de prévenir la Commission, ni les pays voisins, ce qu’une coordination européenne minimale aurait pourtant exigé.
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