Sur le site Web de Travelski, jeudi 16 décembre, le compte à rebours continuait d’égrainer les secondes menant au « 1st Travelski Express Departure » : cette filiale de la Compagnie des Alpes, premier exploitant de domaines skiables du monde, avait privatisé des trains devant relier chaque week-end Londres aux stations savoyardes. Ils devaient desservir deux gares, avec transfert vers les stations d’altitude qu’affectionne la clientèle britannique : neige presque garantie, domaines skiables immenses, matches de Premier League, en direct des pubs alimentés en bières et cidres d’outre-Manche.
Mais, dimanche 26 décembre, le premier Travelski Express ne quittera pas la gare de Saint-Pancras : afin de limiter la propagation du variant Omicron dans l’Hexagone le gouvernement français a annoncé, jeudi, le rétablissement « des motifs impérieux pour les voyages depuis et vers le Royaume-Uni ». Dès samedi, les voyages touristiques seront impossibles aux Britanniques souhaitant se rendre en France, vaccinés ou non contre le Covid-19.
Les deux premières rotations du train des skieurs britanniques, qui faisait son retour dix-huit mois après la suppression de l’Eurostar des Alpes, sont annulées, a précisé la Compagnie des Alpes au Monde. Pour l’heure, les liaisons sont censées reprendre à partir du 8 janvier 2022, mais cela supposerait la levée de l’interdiction des voyages touristiques et donc une amélioration de la situation sanitaire en Grande-Bretagne. Dans un premier temps, les tour-opérateurs britanniques ont également annulé les séjours des deux prochaines semaines.
10 % de la clientèle des montagnes françaises
« Il y a une véritable vague d’annulations », décrit le sénateur de Haute-Savoie Cyril Pellevat (Les Républicains). A l’unisson d’autres élus locaux, il réclame le retour des aides aux stations de sports d’hiver, dont les remontées mécaniques étaient restées fermées l’hiver dernier.
« Nous sommes très déçus. Je savais qu’il y avait un risque mais je ne pensais pas qu’on en arriverait là, dit Rupert Longdson, fondateur de The Oxford Ski Company, qui propose des séjours en chalets et hôtels haut de gamme. Beaucoup de clients devaient partir dimanche pour aller fêter Noël en famille. La déception de nos clients est immense, d’autant qu’il y a beaucoup de doutes sur la durée de la mesure. »
Chaque hiver, avant le Brexit et le Covid-19, quelque 500 000 Britanniques venaient skier dans les stations des Alpes, lointains successeurs des explorateurs qui, au XVIIIe siècle, découvraient la mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc. Ils représentent 10 % de la clientèle des montagnes françaises et bien davantage dans les grandes stations de la Tarentaise, où leur part peut dépasser les 40 %. Chaque séjour d’une semaine génère une dépense de 700 à 800 euros par personne.
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