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La Commission européenne mise sur l’hydrogène pour atteindre ses objectifs de décarbonation

Une usine de production d’hydrogène « bas carbone » d’Hynamics, filiale du groupe EDF, à Auxerre (Yonne), le 13 octobre 2021. BENOIT TESSIER / REUTERS

« Une élimination progressive du gaz fossile. » Tel est l’objectif ambitieux affiché par Kadri Simson, commissaire européenne à l’énergie, mercredi 15 décembre, lors de la présentation du deuxième paquet de mesures visant à réduire de 55 %, d’ici à 2030, les émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE), avant de parvenir à la neutralité carbone en 2050.

L’exécutif bruxellois s’attaque à plusieurs gros dossiers. Avec son « paquet gazier », la Commission veut fixer les règles d’un marché européen de l’hydrogène, des gaz renouvelables et des gaz « bas carbone », appelés à supplanter progressivement le gaz fossile, émetteur de CO2, et dont la consommation devra inévitablement décroître. C’est ensuite à la réduction des émissions de méthane que les fonctionnaires de Bruxelles se sont intéressés. Enfin, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, en charge du Green Deal, a souligné « l’urgence d’agir » pour rénover le parc immobilier, responsable de 36 % des émissions de gaz à effet de serre des Vingt-Sept.

Le cap est clair : il faut décarboner tous azimuts. En premier lieu, électrifier avec des énergies renouvelables, puis utiliser du gaz « décarboné », avec l’hydrogène au centre du jeu, pour satisfaire les besoins de secteurs particulièrement énergivores comme les industries lourdes. Mais le chemin pour y parvenir est tortueux, et il fait d’ores et déjà l’objet de critiques, en particulier de la part des ONG. Le Bureau européen de l’environnement (EEB) dénonce ainsi un « cadeau de noël à l’industrie fossile ». « La Commission ne pose pas les jalons assez clairement pour préparer une sortie du gaz fossile d’ici 2035 au plus tard », regrette Esther Bollendorff, du Réseau action climat (Climate Action Network, ou CAN).

« Âge d’or de l’hydrogène »

Au cœur de la discorde : l’hydrogène dit « bas carbone », aussi surnommé « hydrogène bleu ». Pour aspirer à cette appellation, ce type d’hydrogène devra présenter des émissions de gaz à effet de serre réduites de 70 % par rapport au gaz « naturel », selon la définition proposée par la Commission européenne.

Alors que l’hydrogène « vert » est produit à partir d’énergies renouvelables, grâce à l’électrolyse, 96 % de l’hydrogène fabriqué aujourd’hui l’est à partir de gaz fossile. La Commission compte donc sur cette catégorie intermédiaire, celle d’un hydrogène bas carbone, émis à partir de l’énergie nucléaire ou de gaz fossile, dont les usines devront se doter de technologies de captage et de stockage de carbone – très onéreuses et peu développées – pour respecter les objectifs climatiques de l’UE. La Commission encadre le développement de cette filière.

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