La grossesse aura duré neuf mois mais l’accouchement n’a pas déclenché l’enthousiasme : les Néerlandais, qui avaient voté le 17 mars, auront attendu le 15 décembre pour voir naître un accord de gouvernement. Avec une équipe Rutte 4, dont la composition sera parfaitement identique à celle de Rutte 3.
« Il ne doit y avoir ni joie ni fierté, mais modestie », a indiqué Sigrid Kaag, membre du parti de centre gauche D66, l’une des principales protagonistes de cette négociation qui a battu tous les records de durée et a été marquée par d’innombrables revirements, coups de théâtre et grosses bévues. Comme l’oubli sur la banquette d’un train, par l’un des participants, de documents résumant les discussions en cours. Ou la fuite d’une note évoquant la tentative d’éviction d’un membre important, mais trop critique, de l’un des partis conviés aux discussions.
« Tout cela, ce sont de belles paroles qu’il faudra traduire en actes et ce sera une épreuve de vérité », déclarait, mercredi matin, Gert-Jan Segers, de la petite formation ChristenUnie, autre composante d’une majorité qui rassemblera aussi l’Appel chrétien-démocrate (CDA) et le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) du premier ministre, Mark Rutte. Comme d’habitude, celui-ci s’est montré le plus enthousiaste en vantant un accord « beau et solide », qui est titré « Prendre soin de chacun et aller de l’avant ».
Neutralité carbone en 2050
Soumis mardi aux groupes parlementaires, qui l’ont approuvé sans difficulté même si, comme l’écrivait le quotidien Het Parool, ils savaient que cette coalition était « une fois encore celle dont personne ne voulait », le programme énonce et synthétise les priorités de toutes les composantes de cette majorité à quatre.
Le point le plus saillant est sans doute l’affirmation que le pays respectera le principe de neutralité carbone en 2050 avec un fonds climat doté de 35 milliards d’euros pour des investissements, un projet d’isolation de toutes les habitations, l’extension des zones naturelles – y compris par le biais de rachat de terres agricoles – ou encore l’instauration, à partir de 2030, d’une taxe aux kilomètres parcourus pour tous les automobilistes, qu’ils disposent ou non d’un véhicule électrique.
Pour atteindre son objectif de zéro émission, la coalition entend maintenir en fonctionnement la seule centrale nucléaire du pays et se doter de deux nouveaux réacteurs. Selon Jesse Klaver, leader du parti écologiste GroenLinks, les montants prévus pour ce « plan vert » sont, en tout cas, déjà insuffisants.
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