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Au Royaume-Uni, Boris Johnson désormais défié par son propre camp

Boris Johnson lors d’une conférence de presse au sujet du variant Omicron, à Londres, le 27 novembre 2021. POOL / REUTERS

Les choses ne s’arrangent pas pour Boris Johnson, dont la popularité est en chute libre après une série de faux pas et de polémiques, ces dernières semaines. Le premier ministre britannique est désormais défié par son propre camp : mardi 14 décembre, 99 députés conservateurs ont osé voter à la Chambre des communes contre une partie de son « plan B » destiné à contrer l’avancée fulgurante du variant Omicron dans le pays.

Ce plan a certes été adopté, car il était soutenu par les députés de l’opposition travailliste, mais il s’agit de la plus considérable rébellion tory depuis que M. Johnson est entré au 10 Downing Street, en juillet 2019, et le signe d’une grave crise d’autorité. Mardi soir, ce vote alimentait de plus belle les rumeurs d’une possible course interne aux candidatures pour remplacer M. Johnson à la tête du parti, et donc du gouvernement.

Les mesures sanitaires soumises au vote étaient pourtant modérées comparées à celles prises dans d’autres pays. Mais l’aile droite du Parti conservateur, très « libertarienne », en avait fait une question de principe. Les élus tory se sont rebellés contre l’obligation du passeport vaccinal pour accéder aux grands rassemblements et aux boîtes de nuit, et, dans une moindre mesure, contre la vaccination obligatoire des personnels hospitaliers.

Succession de bévues

Bob Seely, élu de l’île de Wight, s’est ainsi dit « fatigué » des « extrapolations ridicules » des scientifiques conseillant le gouvernement. Son collègue Richard Drax, élu du Sud-Dorset, a trouvé les mesures gouvernementales « mauvaises », « il est temps de mettre la peur de côté et de laisser les gens vivre leur vie ». « Le Covid-19 va encore être là pendant de nombreuses années, il est impensable que, chaque automne, nous limitions la qualité de vie de nos concitoyens juste par mesure de sécurité », a déclaré, pour sa part, Andrea Leadsom, ancienne secrétaire d’Etat de Theresa May et de M. Johnson.

Les chiffres et les propos alarmants du gouvernement n’y ont rien fait. Les infections au variant Omicron doublent tous les deux à trois jours au Royaume-Uni. Cette forme du SARS-CoV-2 est en train de prendre le pas sur le variant Delta à Londres. Downing Street redoute 1 million d’infections fin décembre. Boris Johnson a parlé d’un « raz de marée » dans les semaines à venir. Sajid Javid, le ministre de la santé britannique, a insisté, mardi, avant les votes, sur la nécessité d’« agir maintenant », qualifiant l’avancée d’Omicron de « grave menace ». « Les infections progressent si vite que nous redoutons de voir les hospitalisations augmenter substantiellement avant même que les mesures adoptées aient un impact ».

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