Le titre de Max Verstappen, acquis dimanche dernier lors du dernier tour du Grand Prix d’Abu Dhabi, au détriment de Lewis Hamilton, continue d’alimenter la polémique. Pour Jean-Luc Roy, consultant pour RMC Sport, les décisions prises par le directeur de course Michael Masi vont dans le sens de la spectacularisation à outrance de la Formule 1.
Le dénouement de la saison 2021 de Formule 1 a provoqué de vifs débats. Lors du Grand Prix d’Abu Dhabi, dimanche dernier, pour le dernier rendez-vous de la saison, Max Verstappen a été sacré champion du monde à l’issue du dernier tour, où il a dépassé son rival Lewis Hamilton.
Directeur de course de la FIA, Michael Masi a libéré les pilotes pour une ultime boucle, après plusieurs effectuées sous safety-car suite à l’accident de Nicholas Latifi. Une décision controversée, qui irait pour certains dans le sens de la spectacularisation à outrance de la Formule 1 depuis l’arrivée de Liberty Media, propriétaire des droits du championnat depuis 2017.
« Certains acteurs jouent désormais un rôle »
Dans la foulée de cette prise de pouvoir, la Formule 1 a connu un nouvel essor avec la diffusion sur la plateforme Netflix de la série Drive to survive, dont trois saisons sont déjà sorties à ce jour. « C’est une série télévisée, ni plus ni moins. C’est écrit avec des images et scènes réelles, déplore notre consultant Jean-Luc Roy. On a compris depuis le début qu’il y a plusieurs personnages qui n’ont que ça pour faire parler d’eux, comme Günther Steiner, le patron de l’écurie Haas. Il n’a que ça car les Haas n’avancent pas. Il y a les méchants, les râleurs, les grincheux. Ce qui est grave désormais, c’est qu’il y a certains acteurs de la Formule 1 qui jouent un rôle. Toto Wolff (le patron de l’écurie Mercedes, NDLR), qui était un type très mesuré, devient clownesque. Il se prend pour une star. »
Mercedes a porté deux réclamations après le Grand Prix d’Abu Dhabi mais la FIA a rejeté les requêtes. Mais à l’image de la saison, les deux derniers Grands Prix ont donné lieu à plusieurs polémiques et des situations controversées. « Michael Masi s’est retrouvé à ce poste au début de la saison 2018 après Charlie Whiting, qui a été pendant très longtemps le directeur de course. On s’est demandé pendant longtemps si Masi avait vraiment la compétence pour ce poste, avec l’oeil et la rapidité des décisions. La réponse est non aujourd’hui, constate Jean-Luc Roy. A Abu Dhabi, il s’est planté. »
« Deux mauvaises décisions », pour Jean-Luc Roy
Situé à plus de dix secondes de Lewis Hamilton avant l’accident de Latifi, Max Verstappen a profité de l’annonce de la safety-car pour changer ses gommes, au contraire de Lewis Hamilton. Le pilote Mercedes s’est retrouvé désavantagé par conséquent à la reprise, pour le dernier tour, alors qu’il avait le titre en main. « Qu’est-ce que Masi aurait pu faire? Il aurait pu sortir le drapeau rouge, avec tout le monde dans les stands après l’accident de Latifi, avec un nouveau départ », estime Jean-Luc Roy.
Pour rappel, au moment de l’annonce de la safety-car, cinq voitures retardataires se trouvaient entre Lewis Hamilton et Max Verstappen. Dans un premier temps, Michael Masi avait décidé de figer les places avant de permettre au Néerlandais de se retrouver dans le sillage du pilote Mercedes avant le dernier tour. « Il avait décidé, dans un premier temps, à tort, de laisser l’ordre derrière la safety-car, poursuit Roy. Logiquement, ces voitures auraient dû se mettre derrière. Au lieu d’un tour, on aurait pu en avoir deux ou trois. L’autre option était donc le drapeau rouge, avec des pneus neufs pour tout le monde et ils auraient pu se bagarrer. Masi a pris deux mauvaises décisions… »
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