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En Biélorussie, le mari de Svetlana Tsikhanovskaïa condamné à dix-huit ans de prison

Lors d’une manifestation de soutien au blogueur emprisonné Sergueï Tsikhanovski, opposant politique du président biélorusse Alexandre Loukachenko, le 18 août 2020 à Minsk. SERGEI GAPON / AFP

C’est la peine la plus lourde prononcée jusqu’ici contre un opposant biélorusse. Le blogueur Sergueï Tsikhanovski, le mari de Svetlana Tsikhanovskaïa, la chef de l’opposition en exil, a été condamné, mardi 14 décembre, à dix-huit ans de prison pour « organisations de troubles massifs », « incitation à la haine », « troubles à l’ordre public » et « obstruction à la Commission électorale ».

Même Viktor Babariko, considéré comme l’adversaire le plus sérieux du président Alexandre Loukachenko à l’élection présidentielle d’août 2020, n’avait pas été condamné à une peine aussi sévère – arrêté avant le scrutin, il a écopé de quatorze ans de prison, et sa directrice de campagne, Maria Kolesnikova, de onze ans. « Cette condamnation record reflète la colère du régime envers Tsikhanovski, qu’il perçoit comme une menace importante et l’instigateur du mouvement de protestation », explique l’analyste politique Artyom Shraibman. Le blogueur, âgé de 43 ans, était très critique envers le président biélorusse, dont la réélection frauduleuse a déclenché des manifestations sans précédent. Le fait qu’il soit le mari de Svetlana Tsikhanovskaïa, devenue le visage de l’opposition biélorusse, n’est sans doute pas étranger non plus à la sévérité de sa peine.

Today, the so-called court in Belarus will deliver the sentence to Siarhei Tsikhanouski. I can imagine these number… https://t.co/mkiGefDBox

— Tsihanouskaya (@Sviatlana Tsikhanouskaya)

« Le dictateur se venge publiquement de ses plus farouches opposants. En cachant les prisonniers politiques dans des procès à huis clos, il espère poursuivre la répression en silence. Mais le monde entier observe. Nous ne nous arrêterons pas », a réagi Mme Tsikhanovskaïa sur Twitter. Quelques heures avant le verdict, elle avait publié une vidéo, assise devant un portrait de son époux. « Je vais continuer de défendre cet homme que j’aime et qui est devenu un chef pour des millions de Biélorusses », soulignait-elle, se disant prête « à faire l’impossible » pour le retrouver au plus vite.

912 prisonniers politiques biélorusses

Le blogueur était jugé depuis juin avec d’autres co-accusés à Homiel, dans le sud-est du pays. Presque aucune information n’a filtré sur ce procès, tenu à huis clos. Les avocats de la défense ont été interdits de s’exprimer sous peine de perdre le droit d’exercer. Une autre figure majeure de l’opposition, Mikola Statkevitch, 65 ans, a été condamnée à quatorze ans de détention. Artiom Sakov et Dmitri Popov, qui travaillaient pour M. Tikhanovski, ont écopé d’une peine de seize ans. Vladimir Tsyganovitch, youtubeur critique du pouvoir, et Igor Lossik, journaliste d’opposition de 29 ans, ont tous deux été condamnés à quinze ans d’emprisonnement. Selon l’ONG de défense des droits humains Viasna, la Biélorussie compte aujourd’hui 912 prisonniers politiques.

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