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« Dans les pays en développement et émergents, les échanges de bitcoins sont devenus une alternative valable aux systèmes bancaires »

Tribune. L’intérêt pour les crypto-actifs a explosé ces dernières années, et s’est même accéléré pendant la pandémie. Celle-ci a permis d’entrevoir ce que pourraient être des modèles très différents pour l’avenir des crypto-actifs, en fonction d’une part de la façon, extrêmement diverse et évolutive, dont les consommateurs les ont effectivement utilisés dans leur vie quotidienne et, d’autre part, de la façon dont les gouvernements et les régulateurs envisagent ces utilisations.

Dans les pays occidentaux, après l’enthousiasme initial des années pré-pandémiques et de récents développements, tels que les jetons non fongibles (NFT, jetons qui utilisent la blockchain pour certifier la propriété d’objets numériques), l’extrême volatilité des rendements, la fraude et les activités criminelles sont devenues les préoccupations de nombreux gouvernements, qui hésitent sur les meilleures façons d’y faire face alors que l’appétit pour les crypto-actifs augmente et que les risques associés ne sont pas encore réglementés.

Le principal défi pour les régulateurs vient du fait qu’ils tentent de faire entrer ces actifs dans les catégories juridiques existantes, antérieures au bitcoin. Mais c’est une toute autre histoire qui se joue dans les pays en développement et émergents. Les échanges de bitcoins sont devenus une alternative valable aux systèmes bancaires, conservateurs et restrictifs.

Un grand succès en Afrique, en Amérique latine et en Asie

Les travailleurs immigrés peuvent ainsi envoyer de l’argent dans leur pays d’origine à un coût et en un temps réduits. Cet état de fait a accéléré l’adoption du bitcoin au Nigeria et au Kenya, qui figurent parmi les premiers utilisateurs de cette cryptomonnaie dans le monde. L’Afrique entière connaît un boom similaire. Les crypto-investissements se généralisent aussi au Brésil.

Le volume des échanges de bitcoins a quadruplé depuis le début de la pandémie, et les artistes numériques découvrent l’utilité des NFT pour vendre leurs œuvres. À tel point que la majeure partie du trafic sur les plates-formes de cryptomonnaies se concentre en Amérique latine, en Afrique et en Asie du Sud. Le Vietnam, l’Inde et le Pakistan sont en tête sur le podium de l’adoption des crypto-actifs.

Il existe de nombreuses raisons à cela : l’instabilité des monnaies nationales, les restrictions de capitaux, le coût élevé des intermédiations financières, notamment pour les envois de fonds, ou tout simplement l’impossibilité d’accéder aux systèmes bancaires traditionnels sont autant de raisons valables de faire confiance à une alternative moins connue mais plus disponible. Les cryptomonnaies jouent donc un rôle d’inclusion financière tout en favorisant l’innovation, notamment en Afrique.

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