Publié le : 13/12/2021 – 14:24
À l’agenda de sa visite en Hongrie, lundi, le président Emmanuel Macron doit rencontrer des membres de l’opposition. Longtemps divisée, celle-ci est parvenue à s’unir dans l’espoir de déloger le Fidesz, le parti de Viktor Orban, lors des élections législatives en 2022. Cette union de circonstance unit la gauche à des partis de droite, et d’extrême droite. Nos envoyés spéciaux Gulliver Cragg et Balint Bardi sont allés à la rencontre de dirigeants de cette coalition hétéroclite.
En Hongrie, l’opposition au Premier ministre Viktor Orban est à l’origine d’une coalition pour le moins inédite : le socialiste Roland Marton, le conservateur catholique Peter Marki-Zay, et le nationaliste d’extrême droite Attila Fakazas.
Les trois hommes, qui se sont ralliés au parti des Verts, se sont unis dans un objectif clair : contrer le Fidesz, le parti de Viktor Orban, fustigeant en cœur la corruption ou la restriction des libertés dont est accusé le pouvoir hongrois. À tel point que pour Peter Marki-Zay, candidat de l’opposition unie au poste de Premier ministre, la vraie question de ces élections n’est autre que « pour ou contre le Fidesz ? ».
S’unir pour battre Viktor Orban
« La diversité de cette coalition a de quoi surprendre », concède Roland Marton, candidat de l’opposition unie au poste de député (parti socialiste MSZP). « Mais face à un système électoral conçu pour favoriser le Fidesz, et saper les fondements de la démocratie parlementaire, les oppositions n’ont d’autre alternative que de faire front commun si elles veulent espérer battre le parti au pouvoir »
« Les médias sont contrôlés à 90 % par le Fidesz », regrette Peter Marki-Zay. De fait, pour le candidat d’extrême droite, seule une campagne de terrain permet d’informer directement les citoyens, loin des campagnes de désinformation orchestrées, selon lui, par l’État.
Une stratégie qui semble faire mouche auprès de certains soutiens du candidat conservateur, comme Robert Sudar, qui voit en Peter Marki-Zay « le leader le plus charismatique que l’opposition ait trouvé depuis 2010 »
Une partie de l’opposition nourrit l’espoir qu’un catholique comme Peter Marki-Zay ait plus de chances de séduire l’électorat des campagnes que des candidats plus à gauche.
Pour les électeurs de Viktor Orban, Peter Marki-Zay n’est qu’ »une blague ». La victoire d’Orban est assurée, selon Erzsebet, pâtissier, qui s’en réjouit : l’actuel Premier ministre demeure, selon lui, « la meilleure personne pour représenter les Hongrois. »
Les sondages donnent le Fidesz au coude-à-coude avec l’opposition. Mais quand bien même il perdait sa majorité au Parlement, se défaire de l’emprise du parti de Viktor Orban sur l’appareil d’État et les médias constituerait un défi fort difficile à remporter. À plus forte raison, pour une coalition aussi hétéroclite que celle de Peter Marki-Zay.
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