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Le Nicaragua rompt avec Taïwan au profit de Pékin

Laureano Ortega Murillo, fils du président du Nicaragua, et Ma Zhaoxu, vice-ministre chinois des affaires étrangères, à Tianjin, dans le nord de la Chine, vendredi 10 décembre 2021. YUE YUEWEI / XINHUA VIA AP

Nouveau coup dur pour Taïwan : l’île a perdu l’un de ses rares soutiens diplomatiques vendredi 10 décembre, quand le Nicaragua a annoncé reconnaître Pékin, et non plus Taipei. « La République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime qui représente l’ensemble de la Chine, et Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois », a déclaré le ministre des affaires extérieures nicaraguayen, Denis Moncada, dans la soirée de jeudi (au Nicaragua). Le gouvernement du président Daniel Ortega « rompt à partir d’aujourd’hui les relations diplomatiques avec Taïwan et cesse tout type de contact ou relation officiels », a-t-il ajouté. Ces dernières années, la Chine a accentué la pression pour isoler Taïwan, île indépendante dont Pékin revendique la souveraineté. Après l’abandon du Nicaragua, Taïwan n’est plus reconnu officiellement que par 13 Etats et le Vatican.

Peu après l’annonce de Managua, la presse d’Etat chinoise a publié des images du fils du président Nicaraguayen, Laureano Ortega Murillo, en compagnie du vice-ministre des affaires étrangères, Ma Zhaoxu, lors d’une rencontre à Tianjin, ville portuaire située à l’est de Pékin. La présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, dont la dernière venue au Nicaragua remonte à 2017, a fait part de sa déception sur Twitter : « Aujourd’hui, le Nicaragua a mis fin à ses relations diplomatiques avec Taïwan. Je voudrais souligner que, quel soit le niveau de pression externe, rien ne viendra ébranler notre engagement pour la liberté, les droits humains et l’Etat de droit, et le partenariat avec la communauté internationale diplomatique comme force pour le bien. »

Les autorités taïwanaises étaient toutefois peu regardantes sur la situation des droits humains au Nicaragua. Le 7 novembre, la réélection de Daniel Ortega, avec 75 % des voix, à un quatrième mandat consécutif, a provoqué une volée de critiques de la communauté internationale. En tête, Washington et Bruxelles, qui n’ont pas reconnu le résultat des élections présidentielle et législatives, annonçant une future vague de sanctions contre le régime du couple présidentiel. L’ancien guérillero sandiniste et son épouse, Rosario Murillo, sa vice-présidente, ont remporté un scrutin présidentiel sans concurrent, après l’arrestation de sept candidats de l’opposition.

« Isolé sur le plan international »

« Isolé sur le plan international, Ortega cherche le soutien politique et économique de Pékin mais aussi de Moscou, explique le sociologue et politologue Oscar René Vargas. En s’alliant à deux grandes puissances contre Washington, il espère bénéficier d’une protection, notamment au sein des Nations unies. » Le tout alors que Managua a récemment annoncé sa sortie, d’ici à novembre 2023, de l’Organisation des Etats américains (OEA), qui menaçait d’exclure le Nicaragua de ses rangs au nom de sa charte démocratique.

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